VIDÉO. Deux Nantais fabriquent des baskets solidaires pour construire des écoles au Vietnam
HUMANITAIRE•Elles sont réalisées par les artisans locaux avant d’être revendues en France…Clément Carpentier
L'essentiel
- Le projet N’go fait travailler l’artisanal local mais de manière éthique
- 300 précommandes et 17.000 euros récoltés lors de leur financement participatif
«On voulait faire du Made in Vietnam éthique, pas celui que l’on trouve dans les magasins du monde entier », voici comment Kevin Gougeon et Ronan Collin présentent leur projet N’go. Un projet solidaire et artisanal.
aValoriser l’artisanal local
Tout a commencé, il y a un an et demi pour ces deux amis de lycée. « On a été marqué par le savoir-faire artisanal au cours de plusieurs voyages en Amérique latine. On s’est dit pourquoi ne pas faire un truc là-dessus ? Il nous fallait juste trouver le pays », explique Kevin autour d’un café. Mais, c’est bien Ronan qui va le convaincre de miser sur le Vietnam, un pays qu’il connaît bien pour y travailler dans une ONG depuis deux ans.
Les deux jeunes nantais décident de partir sur des chaussures car « c’est assez facile à dessiner et plus intéressant financièrement que des t-shirts ou pantalons ». Reste alors à trouver une association pour mener leur projet solidaire. Ils choisissent l’ONG Sao-Bien qui construit des écoles dans le nord du pays.
Déjà des centaines de précommandes
Mais avant de lancer la production à l’autre bout du monde, il faut financer le tout. Pour ça, il lance à crowdfunding. Celui-ci va dépasser leurs espoirs puisqu’ils vont récolter 17.000 euros grâce à 300 précommandes alors que l’objectif de départ était de 10.000 euros. Résultat, les artisans vietnamiens, issus de la communauté des Thaï Blancs, peuvent commencer à tisser les baskets. Ce mardi, ils reçoivent leur première commande de 1.000 paires.
Financièrement, tout le monde s’y retrouve. Le coût d’une chaussure est de 20 euros. Deux euros sont reversés à la coopérative des artisans et deux autres à l’ONG. Avec les intermédiaires (douanes, voyages, livraisons, etc.) et une marge de 25 euros, la basket revient à 65 euros au consommateur en France. Avec leurs 300 précommandes, ils vont déjà pouvoir verser 600 euros à leurs artisans et à un projet d’école.
Un avenir à financer
Si leur petite entreprise n’en est qu’à ses balbutiements, les demandes affluent déjà du monde entier : Espagne, Italie, Slovaquie, États-Unis et même Australie. Mais surtout, Kévin et Ronan ont été récemment contactés par des enseignes en France. « Elles sont intéressées mais veulent trois modèles supplémentaires [il y en a cinq actuellement]. Elles veulent les chaussures pour l’été 2018 », à en croire l’un des deux créateurs de N’go.
Reste à savoir si les deux Nantais pourront répondre financièrement aux demandes. Ils vont tout d’abord devoir écouler leur premier stock de 1.000 pairs. Le pari est osé mais loin d’être irréalisable. Alors pour une fois, n’hésitez pas à craquer pendant cette période des soldes… en plus, ce sera pour la bonne cause.