FC Nantes: La Brigade Loire et Kita sont-ils vraiment prêts à se faire des bisous?
FOOTBALL•Où en sont les relations entre la direction du FCN et les ultras de la BL…David Phelippeau
L'essentiel
- Kita et la Brigade Loire ont ouvert la porte au dialogue
- Mais pour l’heure aucun rendez-vous n’est prévu entre les deux parties
Vraiment l’heure du calumet de la paix ? A moins de quarante jours de la reprise du championnat, ultras nantais et direction du FCN sont toujours dos à dos. La saison 2016-2017, jalonnée d’incidents multiples (Toulouse, match de Gambardella, Guingamp, etc.), de décisions et de déclarations controversées, a laissé des traces. Les deux parties – du moins le président Kita et la Brigade Loire – ont appelé cette semaine à « un retour à la normale ». Est-ce vraiment possible de réconcilier BL et direction, qui sont pourtant liés historiquement par une relation reposant sur un besoin réciproque ?
Un dossier pour l’heure au point mort. Le contact est quasiment rompu depuis plusieurs semaines. Brigade Loire, groupe moteur de la tribune Loire (7.000 personnes), et direction du FCN ne semblent se parler qu’à grand renfort de communiqués ou de déclarations dans la presse. Lundi soir, certains ultras sont venus à la première séance d’entraînement du FCN. Ils ont déployé une banderole : « En 2017, avec ou sans leur accord, on sera derrière vous. » Ils ont aussi distribué un tract aux médias présents dans lequel ils expliquent qu’il restait « 40 jours […] pour trouver une issue positive à un conflit qui n’a que trop duré ».
A l’issue de la séance, quelques joueurs (Rongier, Gillet, Dubois, Thomasson entre autres) sont venus discuter avec ces supporters. Waldemar Kita et Franck Kita étaient présents à la Jonelière ce jour-là, mais aucune rencontre n’a eu lieu. « Le club n’est pas encore revenu vers nous, regrette Romain Gaudin, porte-parole de la BL. On veut provoquer la rencontre. » Il y a quelques semaines, Siramana Dembele, adjoint de Conceição, a rencontré plusieurs membres de la BL. C’était une petite avancée… Mais, depuis, le Portugais est parti à Porto avec son staff.
Des déclarations empreintes de bonnes intentions. Lundi, chacun a fait un pas l’un vers l’autre. Waldemar Kita : « Je veux que ce soit clair une fois pour toutes. Je veux un retour à la normale. Je ne demande que ça. Je ne suis pas rancunier. Je me suis fait insulter pendant dix ans. Je suis obligé d’avoir un service de sécurité. Mais je suis prêt à repartir à zéro. » En fin de saison, le président nantais avait déjà ouvert la porte au dialogue. Il l’a rouverte lundi. « Je suis prêt à aller les voir et discuter avec eux. Je veux que cela se fasse en votre présence [la presse] afin que vous voyiez bien ce qu’ils ont dit et ce qu’ils vont faire après. »
Romain Gaudin : « Ce n’est pas la première fois qu’il veut repartir de l’avant, mais ça ne s’est jamais traduit en actes. Les deux parties ont fait des erreurs, mais il faut aujourd’hui sortir de cette situation ! » La BL promet pêle-mêle « des gages de bonne volonté ». « Leur apporter des interlocuteurs fiables, respecter les consignes, montrer patte blanche sur ce qu’on va faire en tribune », explique Romain Gaudin. Il va même plus loin en évoquant l’arrêt possible « des insultes envers la direction ». En contrepartie, le groupe de fans nantais veut « un retour à la normale à domicile comme à l’extérieur ».
Les perspectives ? Le souci d’apaisement de Waldemar Kita est-il un effet d’annonce en pleine période d’abonnement ? Ou est-ce vraiment sincère ? En attendant, le président nantais s’est « battu » en fin de saison devant la LFP pour éviter les huis clos et défendre le cas de ses supporters en promettant de renouer le dialogue.
Cependant, tous les membres de l’aréopage du président nantais ne semblent pas favorables à rouvrir une discussion avec la BL. Surtout si cette dernière ne se constitue pas en loi 1901… Beaucoup au club estiment que ce passage en association est un passage obligé pour se reparler. Problème, les responsables de la Brigade Loire n’envisagent pas (pour le moment) ce changement de statut car ils ne souhaitent pas « endosser les actes de 7.000 personnes [nombre de spectateurs dans la tribune Loire] » Romain Gaudin : « Je ne veux pas me retrouver tous les samedis soir en garde à vue. Personne ne veut endosser ça ! » Alors, situation de blocage durable et inéluctable ?