VIDEO. Président de l'Assemblée nationale: François de Rugy, un «réformiste expérimenté» ou un «opportuniste»?
POLITIQUE•L'élection au perchoir, ce mardi, du député de Loire-Atlantique suscite diverses réactions...Julie Urbach
L'essentiel
- François de Rugy, ex-EELV, a rallié le groupe PS en mai 2016 avant d’être réélu député en juin en tant que candidat La République en marche
- Candidat à la primaire à gauche, il n’a pas soutenu Benoît Hamon ensuite
C’est officiel. François de Rugy, 43 ans, est le nouveau président de l’Assemblée nationale. Cet élu de Loire-Atlantique, décrit par son entourage comme « solide, travailleur et modéré », a relevé le défi d'accéder au perchoir, défendant une Assemblée « plus démocratique, plus efficace et plus moderne ».
A Nantes, les proches de cette figure locale se réjouissent de cette élection. Interrogé par 20 Minutes, son suppléant, Mounir Belhamiti, abonde. « Je suis très content pour François et j’ai toute confiance en lui, c’est un réformiste dont l’institution a besoin. » « Il va œuvrer pour davantage de transparence et de modernité, en proposant d’introduire une dose de proportionnelle. C’est, pour lui, la reconnaissance de la cohérence de ses engagements. »
« C’est même une consécration, lâche Cécile Bir, son attachée parlementaire depuis plusieurs années et adjointe au maire de Nantes. C’est un député actif et assidu, avec un projet solide. Avec sept groupes à l’Assemblée, il saura preuve d’écoute mais aussi de fermeté. Ce sont ses principales qualités pour incarner ce rôle. »
Respecté sur tous les bancs
A l’Assemblée, l’ex-EELV, rallié au groupe PS en mai 2016 ne semble pas susciter de réactions épidermiques. « Il est très à gauche, mais au-delà de ça, c’est quelqu’un qui aura à cœur que l’institution soit respectée », a dit à l’AFP le chef des députés LR Christian Jacob, lui reconnaissant « une expérience parlementaire solide », même si « après, on verra ».
Barbara Pompili, avec laquelle il a co-présidé le groupe écologiste lors de la dernière législature jusqu’à son implosion, vante un élu avec « de l’expérience, un bilan ». « Il a un projet sur la rénovation de l’institution et de la procédure parlementaire. Il est respecté sur tous les bancs », affirme cette ex-ministre réélue députée sous l’étiquette La République en marche. Un autre LR le voit comme un « réformateur ouvert d’esprit, compétent », lui trouvant toutefois le défaut d’être « parfois trop cassant ».
« Opportunisme récompensé »
Mais certains de ses adversaires lui voient d’autres défauts. « Je ne vais pas me plaindre qu’un écolo soit au perchoir, la question est de savoir si François de Rugy est toujours écologiste, a estimé Noël Mamère sur RTL. Il a fait des choix, son opportunisme est aujourd’hui récompensé ».
Son adversaire aux législatives sur la 1re circonscription de Loire-Atlantique, le conseiller municipal nantais Julien Bainvel (Les Républicains) ne mâche pas ses mots. « Il en aura fallu du temps, des remaniements, des trahisons et de l’opportunisme pour que François de Rugy obtienne, enfin, un poste à la hauteur de son ambition […]. Tout dans son parcours fait peser des incertitudes réelles sur ses capacités à réformer des pratiques dont il a lui-même usé. »
Ce mardi, c’est notamment l’engagement non tenu de soutenir le vainqueur de la primaire à gauche, pris par de Rugy en y ayant participé, que ses détracteurs se remémorent.