INNOVATIONWood Stock, la maison en bois de demain pour faire face au mal-logement

Nantes: Wood Stock, la maison en bois de demain pour faire face au mal-logement

INNOVATIONUne famille va la tester pendant un an et demi sur l’île de Nantes…
Clément Carpentier

Clément Carpentier

C’est tout beau, tout neuf. Le bois brille encore alors que le prototype « Wood Stock » s’apprête à accueillir sa première famille en situation de précarité, ce dimanche. Cette maison innovante vient d’être installée dans un camp de Roms sur l’île de Nantes.

Le salon-chambre de la maison.
Le salon-chambre de la maison. - Clément Carpentier

Au milieu des mobil-homes, le projet de l’architecte Fabien Le Goff dénote un peu. Mais, le jeune homme issu de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes a bien eu le droit de le construire après avoir remporté le concours AG2R La Mondiale /Nantes Métropole en 2016. Aujourd’hui, sa maison « expérimentale qui répond aux exigences de développement durable et contribue à valoriser la filière bois locale » voit enfin le jour même si cela n’est pour l’instant qu’un prototype.

Une expérimentation pour réduire (encore) son coût

D’une surface de 45 m², «Wood Stock » a principalement été construit avec des briques de bois par des étudiants de l’École Supérieur du bois pendant 9 mois. « On veut se rapprocher le plus près possible de l’auto-construction, les gens sont très demandeurs à l’heure actuelle », explique Arnaud Godevin, le directeur de cette école d’ingénieurs. L’objectif étant bien sûr de réduire le coût au maximum.

La salle de bain.
La salle de bain. - Clément Carpentier

Pour ce prototype, le coût de production est de 100.000 euros. Un prix encore élevé que Fabien Le Goff espère « diviser par deux après l’expérimentation, sans perdre en qualité pour être dans les prix du marché. » Dès ce dimanche, un couple et deux enfants vont s’y installer pendant 18 mois : « On va vers un suivi avec eux, le but est d’améliorer et d’optimiser ce projet pour pouvoir réussir à l’industrialiser à la fin », insiste Marie-Hélène Nédelec de Nantes Métropole.

Le cuisine tout équipée.
Le cuisine tout équipée. - Clément Carpentier

Elle s’adresse aux plus défavorisés

Cette famille, qui va investir ce trois-pièces (chambre pour enfant, salle de bains et chambre/salon), n’a pas été choisie au hasard. En effet, cette maison est avant tout une solution face aux problèmes de mal logement (cela toucherait 4 millions de personnes). C’est donc une famille de Roms qui était retenue pour cette première expérience.

La chambre des enfants.
La chambre des enfants. - Clément Carpentier

Mais pour éviter la polémique, Marie-Hélène Nédelec rappelle qu’elle « s’adresse à toutes les personnes en situation de précarité en France. Les sans-abri, les migrants, etc. » À plus long terme, un travail avec les bailleurs, le foncier et les communes volontaires sera entamé pour mener un projet de 4 à 6 modules sur la métropole. La maison de demain est peut-être là…