L'essentiel
- Devenir agent était un rêve pour cet Angevin de 25 ans, père de famille
- Personne ne croyait en lui quand il s’est lancé dans la formation
Il fait partie des trois « rescapés » de la promotion nantaise 2016-2017 de l’école des agents de joueurs de football professionnel (EAJF). Camille Semet, 25 ans, a le diplôme en poche. « Mon premier rêve [son métier actuel qu’il ne souhaite pas divulguer] s’est éteint, mon deuxième rêve était le métier d’agent ! », raconte cet Angevin, qui travaille en région parisienne.
Lorsque Camille explique qu’il se lance dans la formation d’agent, le scepticisme règne autour de lui. Seul contre tous. « Personne n’a cru en moi, on m’a dit que c’était un projet farfelu. Même ma femme n’y croyait pas… Elle n’était pas enthousiaste. “Pourquoi toi, tu serais licencié ?”, me disait-elle. » D’autant que la formation a un coût financier (« 4.000 euros en tout ») et demande un investissement personnel sans faille pendant plusieurs mois. « C’était tant mieux pour moi car j’ai voulu prouver que j’étais capable d’avoir la licence ! »
Pour l’obtenir, Camille ne compte pas ses heures à mesure que l’examen final se rapproche. « Huit à dix heures par jour à la fin, c’était une vraie guerre psychologique ! » Camille s’infuse les règlements et statuts de la LFP, de la FFF et de la Fifa. En tout, plus de 2.000 pages. « Au mot près… » Le 8 avril, son « rêve » prend forme. 17/20 ! Licence d’agent validé. Mais, le plus dur commence. Le monde des agents n’est pas le plus simple à intégrer. Les places sont chères. Le réseau prime. « Je le travaille depuis quelques mois déjà, explique Camille, père d’un enfant. Je compte beaucoup sur le bouche-à-oreille. »
Achat d’un deuxième téléphone
A ce jour, il ne collabore pas encore avec des agents. « Je travaille avec des intermédiaires qui m’aident beaucoup à ouvrir des portes… » Camille possède déjà des mandats (pour certains pays) de joueurs, dont un Français (dont il préfère taire le nom). A-t-il déjà gagné de l’argent ? « Je ne suis pas pressé d’en gagner, répond-il étrangement. Il ne faut pas être pressé par l’appât du gain car sinon vous foncez dans le mur… » Avant d’avouer finalement que son objectif est de « réussir à en vivre ». En attendant, Camille passe le plus clair de son temps au téléphone : « Au moins 3 heures par jour ». Un de ses premiers investissements d’agent ? « Je me suis acheté un deuxième téléphone… » Le début d’une autre guerre psychologique.