«C’était juste pour faire l’intéressant. » C’est en substance le message que Pascal Bolo, le président de la Semitan, a reçu sur les réseaux sociaux du jeune qui s’est agrippé au tramway, boulevard Allende à Saint-Herblain. Un automobiliste a filmé la scène depuis sa voiture avant de poster la vidéo sur les réseaux sociaux, samedi soir. Et depuis, elle fait le buzz (près de 40.000 vues).

Sur cette vidéo de cinq secondes, on aperçoit un homme dos à la vitre du tram, jambes pliées et mains accrochées aux essuie-glaces. « C’est extrêmement dangereux. Il roulait déjà à 30 km/h et accélérait encore. C’est de la bêtise humaine. J’ai dû mal à comprendre le but d’un tel geste », se désole Gabriel Magnier de la CFDT.

Une vidéo toujours sur les réseaux sociaux

Si le patron de la régie des transports en commun de l’agglomération nantais a décidé de ne pas porter plainte contre ce jeune homme après ses excuses, il est « très en colère » contre celui qui diffuse la vidéo. Ce lundi après-midi, elle est toujours visible sur Facebook ou Twitter. « C’est scandaleux », s’emporte-t-il. Pascal Bolo travaille avec son équipe pour trouver un cadre juridique légal et porter plainte.

Même son de cloche du côté de Gabriel Magnier pour qui, « il faut le dénoncer sans trop en parler car c’est une forme de publicité. Cela peut inciter d’autres personnes à le faire. » Le syndicaliste rappelle au passage que le conducteur du tramway peut voir ce qu’il se passe sur les côtés mais non à l’arrière (à l’opposé de son poste).

Deux morts par le passé

Le phénomène serait, en tout cas, en train de se répandre à Nantes selon la CFDT. Dans les comptes rendus, « les conducteurs signalent de plus en plus de jeunes qui s’accrochent à l’aide de rollers ou de skateboards pour s’amuser. Il faut qu’on arrive à les intercepter car ça peut être très grave en cas de chute », explique-t-il. D’ailleurs, en 2002 et 2005, deux adolescents âgés de 16 et 13 ans étaient morts en s’agrippant sur le côté d’un tramway.

Alors que le « métro surfing » est développé dans certaines grandes villes comme à Marseille, c’est assez nouveau sur la ville nantaise. Les autorités ont peur que ce phénomène se multiplie encore plus avec l’arrivée des beaux jours. « Un problème supplémentaire pour les conducteurs, selon Gabriel Magnier, qui doivent déjà faire avec les nombreux rodéos dans les quartiers populaires. »