La Sarthe va-t-elle rester à gauche ? C’est toute la question dans ce département qui compte trois députés socialistes, un député divers gauche et un député Les Républicains (ex-UMP) sur ses cinq circonscriptions depuis 2012. En tout, il y a officiellement 66 candidats sur la ligne de départ en 2017. Il faudra notamment être attentif au score de Stéphane Le Foll dans la 4e ou encore à celui du Front national dans la 3e.

La gauche sérieusement menacée

Dans un département qui a placé en tête dans toutes ces circonscriptions, François Fillon au premier tour puis Emmanuel Macron au second tour, la gauche aborde ces élections législatives dans la fébrilité. Dans la 1re (Le Mans Centre) et la 2e, les deux députées sortantes, Françoise Dubois et Marietta Karamanli, sont candidates à leur succession.

Pour la première, élue avec 51 % des voix en 2012, la tâche s’annonce compliquée face à Christelle Morançais (LR), vice-présidente du conseil régional et Damien Pichereau, le candidat investi par La République en marche. Pour la seconde, cela paraît ouvert avec un candidat de la droite issu de l’UDI, Samuel Chevalier et Aurélie Perot (LREM). Notons que les candidats de la France insoumise (Mathias Tavel) et du Front national (Pascal Nicot) pourraient jouer les trouble-fêtes en cas de triangulaire ou de quadrangulaire.

Le 3e, une circonscription à prendre

C’est sûrement celle où il y a le plus d’incertitude tout simplement parce que le député sortant, Guy-Michel Chauveau (DVG) ne se représente pas. S’il est difficile de trouver un favori, Béatrice Pavy (LR) part avec un léger avantage puisqu’elle a déjà dirigé cette circonscription entre 2002 et 2015 et que François Fillon est arrivé en tête dans la 3e au premier tour de l’élection présidentielle.

C’est aussi dans celle-ci que le FN concentre ses espoirs grâce aux très bons scores de Marine Le Pen (42 % au second de la présidentielle). En cas de présence du Front national au second tour, l’enjeu sera de savoir si le candidat de la droite ou de La République en marche (Pascale Fontenel-Personne) se retirera au profil de l’autre au second tour.

Le Foll marche seul

Dans cette 4e circonscription, tenue historiquement par des figures nationales, François Fillon puis Stéphane Le Foll depuis 2012, ce dernier a décidé de se représenter. La « bonne nouvelle » pour l’ancien ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement, c’est l’absence de candidat de La République en marche en face de lui.

Étant donné le score de Benoît Hamon dans cette circonscription à la présidentielle (5 %), c’est plutôt bienvenu. Attention tout de même, le député socialiste devra faire avec Emmanuel Franco (LR) et Catherine Trahtendroit (FN).

Forte hypothèse de triangulaire

Une des autres particularités dans la Sarthe, c’est la possible multiplication de triangulaire ou quadrangulaire. Même si les législatives ne sont jamais un copier-coller du premier tour de la présidentielle, il y a une chance de voir des triangulaires dans 4 des 5 circonscriptions avec un Front national au-dessus des 20 %, le 11 juin.

Comme pour la 3e, la question du retrait du candidat LR-UDI ou REM se posera sûrement pour le second tour dans la 5e circonscription. À noter que le député sortant Dominique Le Méner (LR) ne se représente pas. C’est Jean-Carles Grenier qui a été investi par la droite.

Enfin, il faudra observer le score de la France insoumise car Jean-Luc Mélenchon a obtenu en 15 et 20 % des voix dans toutes les circonscriptions de la Sarthe lors des élections présidentielles.