VIDEO. Présidentielle: Mais qui peut donc bien venir voter à 8h du matin un dimanche?
ELECTION•Week-end prolongé, travail, footing, tranquillité… Ils ont tous une bonne raison…Clément Carpentier
L'essentiel
- Ils viennent faire la queue avant 8h.
- Ils ne pouvaient pas faire autrement pour voter.
- L’abstention est dans toutes les têtes.
7 h 45. Jeanne et Marc piaffent devant le bureau de vote de l’école maternelle Gustave Roch sur l’île de Nantes. Ce couple de trentenaire n’est pas forcément matinal d’habitude mais « a surtout très envie de partir profiter de notre week-end prolongé », rigole la jeune femme.
Une masse puis un flot continu
Pour le coup, Marc a même tenté de rentrer dans l’isoloir avant 8 heures (heure officielle d’ouverture des bureaux de vote en France) avant de se « faire renvoyer dans ces 22 mètres » devant la porte d’entrée. Eh oui l’heure, c’est l’heure pour Pierre, un des assesseurs. D’ailleurs, sa responsable a le regard fixe sur sa montre : « La sonnerie de l’école a été désactivée, je dois être vigilante du coup pour donner le top départ. »
Les isoloirs sont prêts, les bulletins bien empilés et l’urne n’attend plus que les électeurs. Ils ne sont pas moins d’une vingtaine à s’engouffrer dans l’école à 8 heures pile. Parmi eux, Anne : « Il y a toujours un peu un effet de masse à l’ouverture mais après ça défile. Dans la première heure, ce sont souvent des gens qui ont une bonne raison de venir tôt. »
Des retraités mais pas que
Pour cette Nantaise à la retraite, c’est avant tout une habitude. Venir tôt, elle « aime ça car on est plus tranquille. Il n’y a pas de brouhaha et on peut même discuter tranquillement avec les personnes qui tiennent le bureau. » D’ailleurs, c’est le cas de Patrick. À peine a-t-il déposé son enveloppe dans l’urne, qu’il se propose pour ce soir. « Il y a toujours besoin de mains pour le dépouillement, alors je suis souvent volontaire », explique-t-il.
Une excellente nouvelle pour celle qui se tient en face d’elle, Véronique. « Merci beaucoup. Cela va nous aider. À tout à l’heure. » En attendant, 20h et le début du dépouillement, les électeurs se succèdent. Et s’il y a de nombreux habitués (d’un certain âge) de cette heure matinale, beaucoup ont aussi une bonne raison d’être tombés du lit : le repas de famille pour Marie, le footing du dimanche matin pour Nicolas ou encore le travail pour Valentin.
L’abstention, l’autre enjeu
Le jeune homme a à peine le temps de s’arrêter : « La boulangerie ouvre 8 h 30, mes clients vont m’attendre mais c’était important de venir voter. Très important même. » En effet, elle est bien là l’interrogation du jour : quel sera le taux d’abstention ? C’est l’un des enjeux de ce second tour de l’élection présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Et les électeurs l’ont tous bien compris…
Pierre aussi, face à son tableau où il inscrira le taux de participation toutes les heures. Il lâche : « Je pense qu’il y aura moins de monde. Au premier tour, on avait quatre candidats dans un mouchoir de poche. Du coup, là certains ne veulent aucun des deux. » À côté de lui, François, venu voter avec ses enfants, valide les arguments de Pierre d’un hochement de tête. Ce père de famille pense que « c’est le vrai enjeu du second tour car ça va donner le ton de l’ambiance dans le pays après cette élection. » Mais pour l’instant, l’heure est encore au choix de celui qui sera le 11e président de la Ve République. Et les Nantais ont jusqu’à 20h pour se décider…