Il y a ceux qui ont raté leur bus le premier jour parce qu’ils n’étaient pas au courant. Ceux qui, depuis, racontent se lever plus tôt pour ne pas arriver en retard au travail. D’autres, enfin, qui se plaignent d’être « serrés comme des sardines » dans le tramway. Depuis lundi, la grogne monte dans les transports en commun nantais. Alors que les vacances scolaires sont terminées, les horaires sont pourtant toujours en « jours verts », et ce jusqu’aux vacances d’été.

Concrètement, les bus ne passent plus aux mêmes heures et la fréquence des transports en commun a été quelque peu réduite. La faute au nouveau calendrier commercial de la TAN, qui a été repensé depuis septembre dernier pour « coller au mieux à la fréquentation réelle ». Si le service a été renforcé pour les vacances, désormais, on allège : le départ en stage de certains étudiants, des vacances prises parfois plus tôt, mais aussi l’usage du vélo qui se développe à l’arrivée des beaux jours faisaient partie des arguments mis en avant par la direction de la Semitan.

Bazar et temps perdu

Mais les usagers ne l’entendent pas de la même oreille. Simon, inscrit en Master de sciences politique, semble hors de lui. Celui qui prend « quatre à cinq fois » la ligne 26 par jour entre son domicile et le campus du Tertre dit désormais perdre en moyenne une heure de son temps, à cause des changements d’horaires. « Pour arriver en cours à 8h je prenais le bus à 7h47, raconte l’étudiant de 22 ans. Je dois désormais me lever 20 minutes plus tôt et poireauter devant la fac… Je suis conscient qu’il y a des bus parfois vides mais pourquoi changer maintenant ? Les examens ne sont pas encore passés ! »

Certains habitants, dont les habitudes ont été bouleversées, semblent désemparés. Des dizaines d’entre eux ont répondu à l’appel à contributions lancé mercredi sur la page Facebook de 20 Minutes Nantes. « Les scolaires et les gens qui bossent sont toujours là, aussi nombreux et avec moins de fréquence de transports, vous devinez le résultat : un bazar innommable aux heures de pointe », raconte Floriane. « Dix minutes pour avoir un tram à 8h, ça fait beaucoup », se désole Alix. « Moins de transports alors billets moins chers ! Normal non ? ! », ironise Marie…

Les conducteurs trinquent

Mais cette situation inquiète également les personnels. « On le sentait et on le constate depuis la rentrée : les bus et trams sont bondés aux heures de pointe car le service est insuffisant, constate Didier Sauvetre, délégué syndical CFDT Semitan. Les bus sont en retard, cela occasionne du mécontentement, et ce sont les conducteurs qui trinquent. Certains sont aussi tentés d’aller plus vite, car ils sont soumis au chrono. Ce n’est pas ça qui va améliorer nos conditions de travail. »

Sollicitée au sujet de ces désagréments, la direction de la Semitan n’a pas souhaité s’exprimer pour l’instant. Elle indique cependant qu’un bilan pourra être effectué au mois de juin.