FÊTE DU TRAVAILUn muguet au frigo pour le maintenir en bon état avant le 1er mai

Nantes: Un muguet au frigo pour le maintenir en bon état avant le 1er mai

FÊTE DU TRAVAILAvec une récolté prématurée, les maraîchers ont dû utiliser des chambres froides...
Clément Carpentier

Clément Carpentier

Il y a du muguet à perte de vue. Sauf que pour le voir, il faut ouvrir une porte et allumer la lumière. Pourquoi ? Car, ces milliers de brins sont en réalité dans une grande chambre froide et non dans un champ. « On a été obligé de commencer la récolte une semaine plus tôt (le 12 avril au lieu du 18) à cause de la sécheresse cette année et donc de le conserver », explique un responsable de Placier Production.

Cette exploitation de Mauves-sur-Loire, à l’est de Nantes, produit des millions de brins de muguet par an. Les maraîchers nantais fournissent, en effet, 80 % de la production française. Et cette année, ils ont donc été pris un peu de court.

Une température de 5 degrés

Ce que confirme Patrick Verron, conseiller en culture de muguet et légumes au Comité de développement maraîcher de Loire-Atlantique : « Il fallait attaquer tôt pour ne pas avoir un muguet trop fleuri avec seulement quatre ou cinq clochettes. » Mais avec cette récolte prématurée, il a filé au frais et non dans les camions de livraison.

Le muguet nantais représente 80% de la production française.
Le muguet nantais représente 80% de la production française. - Georges Gobet

Là, les tiges sont plongées dans l’eau dans une chambre froide à cinq degrés. Ces immenses frigos, qui servent aussi pour des légumes, peuvent faire entre 20 à 100 m². « Le muguet y reste jusqu’à la livraison. Il évolue comme dans un champ. À la fin, il ressort avec huit ou neuf clochettes et le brin reste très correct », selon Patrick Verron.

Une qualité conservée

D’ailleurs sur l’exploitation Placier, on rappelle qu’il « vaut mieux un beau muguet précoce, qu’un muguet pas prêt comme l’année dernière. Aujourd’hui, on a des clochettes bien déterminées par exemple. » Ce passage au frais n’est pas du tout « pénalisant » pour les maraîchers.

Les maraîchers ont commencé la récolté une semaine en avance.
Les maraîchers ont commencé la récolté une semaine en avance. - Franck Perry

Résultat, malgré cet imprévu, la qualité du millésime 2017 s’annonce « excellente avec une bonne longueur de tige, des clochettes bien blanches et une très bonne odeur », affirme Patrick Verron. Maintenant direction les marchés, les trottoirs… d’ici le 1er mai. Et à la réception, cette fois-ci, pas besoin de le mettre dans votre frigo. Un petit pot avec de l’eau suffira !