FOOTBALLFC Nantes: Trois témoignages ubuesques de fans présents à Caen samedi

FC Nantes: «J'ai ôté mon maillot aux WC, un stadier m'a attendue derrière la porte», raconte Charlène

FOOTBALLTrois supporters nantais, qui étaient pourtant interdits de déplacement à Caen, sont quand même allés à d'Ornano et ont vécu des situations assez surréalistes samedi soir...
David Phelippeau

David Phelippeau

L'essentiel

  • Pourtant interdits de déplacement, certains supporters nantais ont quand même fait le déplacement à Caen samedi soir
  • 20 Minutes a recueilli trois témoignages de supporters nantais assez surréalistes

Samedi soir, les supporters nantais n’étaient pas autorisés à venir encourager leur formation à Caen. Mardi dernier, la préfecture du Calvados avait pris un arrêté « portant interdiction de stationnement, de circulation sur la voie publique et d’accès au stade Michel-d’Ornano de Caen » pour « toute personne se prévalant de la qualité de supporter du Football Club de Nantes » avec différents motifs invoqués dont celui « de l’indisponibilité des unités de forces mobiles consécutive à leur mobilisation exceptionnelle dans le cadre de l’état d’urgence » et celui du risque de troubles à l’ordre public induits par le déplacement de supporters nantais.

Certains aficionados - dont la majorité avait pris leur billet avant la publication de l’arrêté - se sont quand même rendus à Caen samedi. Les légalistes diront qu’ils avaient tout simplement tort de faire le déplacement. Les supporters, eux, rétorquent qu’ils voulaient juste encourager leurs favoris. En attendant, la situation a donné lieu à des scènes ubuesques. Témoignages.

Charlène, 26 ans, supportrice indépendante. « Je suis allée au match avec un collègue caennais car je vis là-bas. J’avais décidé de mettre mon maillot FCN en me disant qu’ils n’allaient quand même pas me le faire enlever. Quand je suis arrivée au stade, j’ai croisé deux fans nantais d’une soixantaine d’années qui allaient remettre leur écharpe de Nantes dans leur voiture. A la première fouille, le stadier m’a dit de cacher mon maillot pour que ça passe… A la deuxième fouille, on m’a demandé de l’ôter. Un stadier m’a accompagnée jusqu’aux toilettes et m’a attendue derrière la porte. Si j’étais restée dix minutes, il serait resté. C’était hallucinant. J’ai mis mon maillot sous le pull, il y avait juste le col qui dépassait. Le pire c’est que c’était le maillot extérieur du FCN d’il y a quelques saisons. Il est plutôt noir. »

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Sullivan, 19 ans, supporter indépendant. « Je fais les déplacements avec un ami. J’ai acheté mon billet sur le site de Caen. Je suis arrivé vers 16 h 30. J’étais habillé avec écharpes, maillots, jogging du FCN. Après l’arrivée des deux cars des clubs, un policier nous a dit : "Soit vous vous changez, soit on vous emmène au commissariat". On est allés se changer. On n’avait pas de tee-shirt donc on a gardé nos maillots FCN, mais sous notre blouson. A la première fouille, un stadier nous a dit : "Vous ne rentrez pas ! Soit vous enlevez votre maillot et vous le laissez dans votre voiture, soit vous ne rentrez pas !" On est retournés à la voiture pour laisser notre maillot FCN. On était torse nu sous nos blousons. Un stadier nous a dit en rigolant : "Hum… c’est sexy !" Ils avaient eux aussi conscience de l’absurdité de la situation. »

Un supporter nantais viré du stade souhaitant rester anonyme. « J’étais avec une cinquantaine de personnes. On avait pris nos places en tribune latérale. On est venus sans arborer les couleurs de notre club. On s’est regroupés tranquillement et après, deux ou trois minutes, on a lancé des chants. Des stadiers sont alors venus nous encadrer. Un policier des RG nous a dit : "Vous savez que vous n’avez pas le droit ? On vous propose d’aller dans le parcage réservé aux visiteurs sinon on sera obligés de vous évacuer." Il n’y a eu aucune menace verbale de sa part. On a rejoint le parcage dans le calme. On a continué à chanter. Et là, on nous a dit : Soit vous donnez vos identités à la pause, soit les CRS vous éjectent !" On ne souhaitait pas donner nos identités car on savait qu’il y aurait de grandes chances qu’on soit contrôlés de toute façon à la fin. Les CRS nous ont encerclés et nous ont poussés avec leurs boucliers. Sans violence, sans gazage. Ils ne nous ont pas dit de mettre nos mains en l’air. Nous avons pris l’initiative de lever nos mains pour montrer notre volonté d’être pacifiques. On a ensuite été contrôlés un par un (identité et pris en photo) par la police judiciaire, qui se demandait ce qu'elle faisait là. C’était très courtois. Certains fans caennais sont venus nous rejoindre en guise de soutien. On nous a dit qu’on risquait d’une simple amende jusqu’à une interdiction administrative de stade ! Près de 200 policiers étaient présents au stade et ils se sont focalisés sur nous. Je tiens à dire qu’on avait pris nos places avant la publication de l’arrêté. On pouvait penser qu’on allait au casse-pipe, mais on voulait démontrer l’absurdité de cet arrêté et dénoncer ces mesures liberticides. »

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