Nantes: Des étudiants construisent le Solar Impulse des mers
INNOVATION•Leurs éoliennes vont être installées sur l’Energy Observer…Clément Carpentier
L’émotion risque d’être grande pour Pierre et ses camarades ce vendredi matin dans le port de Saint-Malo. Ils vont, en effet, assister à la mise à l’eau de « l’Energy Observer », un bateau 100 % énergies renouvelables sur lequel, ils travaillent depuis plus d’un an et demi avec leurs professeurs.
Une participation logique et gratifiante
Ces étudiants nantais de l’Icam, une école d’ingénieurs, ont notamment participé à l’élaboration des éoliennes verticales installées sur ce navire du futur. « On a mené des recherches sur celles-ci, en petit format, par le passé. D’ailleurs, le skipper Raphaël Dinelli les avait utilisées sur le Vendée Globe en 2009. Et puis, un jour, j’ai rencontré quelqu’un d’Energy Observer et il a été très intéressé par nos travaux », explique René Aubrée, l’un des enseignants.
Au final, ils sont une dizaine d’élèves à avoir apporté leur pierre à cet immense projet parrainé notamment par la fondation Nicolas Hulot. Pour Pierre, « c’est formateur mais aussi très gratifiant car on est de plus en plus sensibles à la transition énergétique ».
Des éoliennes verticales
Il ne pouvait pas espérer mieux avec ce catamaran de 30 mètres et de 20 tonnes qui va fonctionner au solaire, à l’eau et donc au vent. Les deux éoliennes de 2,50 m de haut seront fixées sur le bateau avant le départ. Elles fonctionnent avec un axe vertical contrairement à toutes les autres et produisent jusqu’à un kilowatt par vent fort. Mais à en croire l’étudiant nantais, « elles démarrent même avec une faible brise. C’est ça, leur gros avantage. »
En effet, elles fonctionnement 99 % du temps à la différence des panneaux solaires par exemple. Il y aura toujours une source d’électricité pour alimenter le moteur, la cuisine ou encore recharger son téléphone portable. Il existe tout de même une exception où elles ne produiront aucune énergie comme le rappelle René Aubrée : « En cas de tempête, elles s’arrêteront de tourner sinon elles pourraient s’arracher. »
Un tour du monde de 6 ans
Le départ de « Energy Observer » est prévu au mois de juin prochain. Une équipe de six personnes prendra place sur le catamaran pour un tour du monde. « C’est une sorte de laboratoire sur l’eau », selon Pierre.
Le bateau part pour six ans avec pas moins de 101 escales. Le but est bien sûr d’avoir le plus de visibilité possible pour parler des énergies renouvelables. De leur côté, les étudiants de l’Icam et René Aubrée espèrent « rester en contact avec les ingénieurs du projet et le CEA [Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives] pour observer et analyser le comportement de leurs éoliennes verticales. »