ECONOMIENantes: Shopopop, «le BlaBlaCar de la livraison», tisse sa toile

Nantes: Shopopop, «le BlaBlaCar de la livraison», tisse sa toile

ECONOMIELa plateforme permet à des livreurs non profesionnels de livrer des courses commandée par des particuliers...
La plateforme Web Shopopop propose des livraisons effectuées par des livreurs amateurs.
La plateforme Web Shopopop propose des livraisons effectuées par des livreurs amateurs. - F.Brenon/20MInutes
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

Des particuliers effectuant des livraisons commerciales aux domiciles d’autres particuliers. C’est le concept collaboratif développé depuis un an par Shopopop, une start-up nanto-rennaise fondée par cinq Bretons.

Son fonctionnement? Des clients effectuent une commande via l’un des magasins partenaires de Shopopop. Des livreurs amateurs, inscrits sur la plateforme, prennent connaissance de la livraison et, s’ils le souhaitent, récupèrent eux-mêmes les produits avec leur voiture puis les acheminent jusqu’à l’adresse indiquée et au créneau horaire spécifié.

«Gagner un peu d'argent en optimisant ses trajets quotidiens »

Le prix du déplacement est fixé librement par le client (5 euros minimum) qui devra s’en acquitter au bénéfice du livreur. « On est un peu le BlaBlaCar de la livraison puisque la démarche s’apparente à celle du covoiturage », estime Johann Ricaut, co-fondateur de Shopopop.

L’intérêt pour les utilisateurs est de « simplifier la livraison, souvent jugée complexe ou peu fiable ». Ceux-ci sont majoritairement des familles avec enfants « voulant gagner du temps » ou des jeunes « ayant l'habitude d'acheter sur Internet ».

L’intérêt pour un livreur est de « gagner un peu d’argent en optimisant ses trajets quotidiens. » Mais impossible d'en faire une activité à plein temps, la rémunération annuelle étant bloquée à 5.000 euros. « On ne veut pas rentrer dans une logique d'uberisation », se défend Johan Ricaut.

Près de 4.000 utilisateurs

Quant aux 165 commerçants partenaires à ce jour (supermarchés et commerces indépendants), ils font bénéficier à leurs clients d’un service de livraison « beaucoup moins cher à lancer car ils n’ont pas de véhicule ou de personnel à amortir ».

Accessible à Nantes, Rennes, Angers et Saint-Nazaire, Shopopop revendique 3.800 utilisateurs dont 730 inscrits comme livreurs. « A Nantes, il y a environ 150 livraisons par semaine, généralement en fin de journée, pour de l’alimentaire en majorité. Notre croissance est pour l'instant supérieure aux prévisions. Le bouche à oreille fonctionne bien. Et le potentiel est important », se réjouit Johan Ricaut.

Shopopop entend poursuivre son développement par des ouvertures à Lyon, Bordeaux et Strasbourg ces prochaines semaines. La plateforme nanto-rennaise vise une couverture de la plupart des grandes villes françaises d'ici deux ans.

Un livreur témoigne

Antoine, 22 ans, salarié du groupe Système U, effectue des livraisons via Shopopop depuis novembre. « Au début j'ai testé, pour voir, sur mes trajets habituels. Ça m'a plu et j'ai continué en cherchant à en faire un plus pour arrondir les fins de mois. Aujourd'hui, j'effectue en moyenne une vingtaine de livraisons par semaine, le soir, pour des gains d'environ 300 euros par mois. On fait des rencontres sympas du côté des clients comme des livreurs que l'on croise parfois. Mais je ne pourrai pas faire davantage car ça prend du temps. »