Loire-Atlantique: Le lait «En direct des éleveurs» presque victime de son succès
AGRICULTURE•Six mois après son lancement, la marque créée par des éleveurs en réponse à la crise du lait se vend très bien...Frédéric Brenon
Ils avaient décidé de se regrouper en réponse à la crise du lait. Trente et un éleveurs de Loire-Atlantique, Vendée et Charente avaient lancé à la fin de l’été 2016 leur propre marque de lait, baptisée « En direct des éleveurs », gérée et conditionnée dans leur propre laiterie à Remouillé, au sud de la Loire-Atlantique, par la société par actions simplifiée (SAS) qu'ils ont créée.
L’initiative, qui misait sur l’absence d’intermédiaires pour réduire les coûts, devait leur permettre de dégager un revenu « correct » d’au moins 1.700 euros net par mois. Sept mois plus tard, qu'en est-il?
Il manque du lait pour répondre à la demande
Près de trois millions de poches d'un litre de lait sans OGM ont déjà été vendues dans quelque 250 supermarchés U et Leclerc du Grand Ouest. Le prix n'a pas bougé: 0,94 euro la poche. « On est satisfait du démarrage, reconnaît Fabrice Hégron, cofondateur de la laiterie. Plusieurs personnes disaient qu'on n'y arriverait pas. Mais les consommateurs ont suivi la démarche. Les distributeurs aussi. A tel point que nous n’avons pas suffisamment de lait pour répondre à toutes les demandes.»
Si la laiterie n'a pas encore atteint sa pleine capacité de production, la marque doit désormais, pour pouvoir grandir, « trouver de nouveaux éleveurs qui acceptent de s’impliquer dans le projet collectif et donc de changer de modèle ». « C'est la condition pour que ça marche. On ne veut pas de quelqu'un qui vient pour l'argent », insiste Fabrice Hégron.
Du beurre et des yaourts avant la fin de l'année?
L’objectif d'une rémunération minimale de 1.700 euros par mois n’est « pas encore atteint », reconnaît Fabrice Hégron. Mais il devrait l’être « avant l’été 2017 ». Le lait est acheté aux éleveurs 0,40 euro le litre, là où Lactalis ne verse par exemple en moyenne que 0,27 euro. La vente de produits laitiers diversifiés (beurre, crème et yaourts) est aussi à l’étude. Leur commercialisation est espérée avant la fin d'année.
La société négocie également avec des collectivités pour la distribution de lait dans des écoles. Et réfléchit également à ouvrir une second laiterie en région Nouvelle-Aquitaine.