FOOTBALLSCO Angers: Pourquoi la valeur de Pépé a-t-elle flambé autant en janvier?

SCO Angers: Mais pourquoi la valeur marchande de Nicolas Pépé a-t-elle flambé autant en janvier?

FOOTBALLL’attaquant ivoirien de 21 ans, qui affrontera le FC Nantes avec le SCO dimanche prochain à la Beaujoire, ne compte pourtant que sept titularisations cette saison…
David Phelippeau

David Phelippeau

Il fut l’un des grands animateurs du dernier mercato français hivernal. Et du coup quasiment toute la France du football a appris à le connaître. Nicolas Pépé, âgé de 21 ans, a affolé quelques clubs français et européens il y a quelques semaines.

Hull City était prêt à débourser 10 millions d’euros. Marseille et l’Olympique Lyonnais ont bataillé pour se l’arracher. Saïd Chabane, le président du SCO, en a profité pour fixer la barre très haut : 10 millions d’euros au moins… et même plus si possible ! Des chiffres vertigineux quand on regarde le pedigree de l’Ivoirien (trois buts seulement en L1).

Percussion et vitesse

En quelques mois, la courbe de sa trajectoire personnelle a épousé celle de sa valeur marchande. L’été dernier, il revient d’un prêt d’une saison à Orléans avec le titre de meilleur joueur du championnat de National. « Il a pris confiance en lui là-bas, il est revenu aguerri », estime Abdel Bouhazama, directeur du centre de formation du SCO. A tel point que l’entraîneur angevin Stéphane Moulin décide de lui faire confiance en L1.

Remplaçant dans un premier temps, il débute contre l’OM le 2 octobre 2016. Toutes ses qualités éclatent au grand jour. « Il a des qualités de percussions et une grosse capacité à déséquilibrer un bloc », observe Carl Delplanque, recruteur dans l’ouest pour Norwich City. « Il va vite avec et sans ballon, il casse les lignes à lui tout seul », corrobore Axel Lablatinière, œil du SCO.

Bon contre les gros

Son ascension va alors au rythme de sa vitesse de course. A 2.000 à l’heure. « En peu de temps, il a montré ce qu’il savait faire, poursuit Bouhazama. A Lens, avec la Côte d’Ivoire, il a failli marquer contre les Bleus. Il a été bon sur deux matchs contre des gros : Marseille et Saint-Etienne (1 but)…» Le 19 novembre, il entre en jeu à Rennes et démontre qu’au-delà de ses qualités de percussion, il possède un excellent pied gauche en marquant un magnifique but à Costil.

Ça y est, Pépé, arrivé en 2013 au SCO en provenance de Poitiers (CFA 2), s’est fait un nom. Les recruteurs des clubs français et européens se pressent alors à Jean-Bouin ( Raymond-Kopa désormais). En janvier, la cote du joueur grimpe. Son prix aussi. « Evidemment, c’est un joueur de talent, mais il n’a pas confirmé sur la durée, relativise Delplanque. Mais, c’est quand même surprenant qu’on puisse proposer autant pour un joueur qui n’a pas prouvé sur la durée. C’est ça le foot business. Les clubs anticipent une marge de progression, mais il y a pourtant une incertitude. »

A Marseille dès l’été prochain ?

Malgré les sirènes hurlantes de nombreux clubs, Pépé décide de rester au SCO. « Il aurait pu partir car on lui a fait miroiter beaucoup de choses, explique Bouhazama. Son environnement a contribué à ce qu’il reste à Angers. le club l’a parfaitement accompagné. Il n’a pas voulu brûler les étapes… » Depuis la fin du marché, Pépé n’a débuté qu’une seule rencontre (le 5 février à Toulouse) et a pris place sur le banc six fois…

« Le coach Stéphane Moulin le ménage, ne veut pas lui brûler les ailes », explique Lablatinière. « L’attaque marche bien sans lui, il arrive derrière nos attaquants [Toko-Ekambi, Diédhiou, Capelle, Jonathan Bamba etc] », note Bouhazama. L’attaquant aurait aussi tendance parfois à se reposer sur un talent indéniable, mais qui pourrait ne pas suffire pour le très haut niveau. « Nico a du talent, […] mais encore beaucoup de progrès à réaliser », disait le coach Stéphane Moulin la semaine dernière dans L’Equipe.

En attendant, l’avenir du joueur serait déjà tout tracé. Dès l’été prochain, Pépé pourrait bien poursuivre son ascension à Marseille, et Angers réaliser un sacré coup financier.