Affaire Troadec: Le principal suspect participe aux recherches des corps
FAITS DIVERS•Hubert Caouissin, beau-frère de Pascal Troadec, y aurait démembré les corps, en enterrant une partie et brûlant l’autre, selon ses aveux...C. Ape. avec AFP
En détention provsioire depuis deux jours, Hubert Caouissin est de retour ce mercredi dans la ferme qu'il occupe avec sa compagne Lydie Troadec, à Pont-de-Buis (Finistère). Encadré par des policiers et les deux juges d’instruction chargés du dossier, l'auteur présumé du quadruple assassinat de la famille Troadec participe aux fouilles afin de retrouver les restes des corps.
Le dispositif de recherches, dans ce secteur bouclé depuis lundi, est monté en puissance mercredi matin: environ 130 CRS, 50 élèves gardiens de la paix et une quarantaine d'enquêteurs de la police judiciaire y participaient, selon un responsable des CRS sur place. Un médecin légiste les accompagnait.
Vêtus d'une combinaison blanche, des enquêteurs ratissaient les bois et les champs autour de la ferme, sous le crachin.
Terribles aveux
Hubert Caouissin a reconnu dimanche en garde à vue les meurtres le 16 février des deux parents Pascal et Brigitte, 49 ans, et de leurs deux enfants, Sébastien, 21 ans, et Charlotte, 18 ans dans leur maison à Orvault, au nord de Nantes. Les corps auraient été transportés à Pont-de-Buis puis découpés, brûlés partiellement et enterrés.
Le profil de cet homme de 46 ans sans histoire interpelle car il est inconnu des services de police. Le suspect principal a rencontré Lydie Troadec via un site de rencontres en 2006. Le couple, qui a un garçon âgé de 8 ans, ne travaillait pas ces derniers mois.
Hubert Caouissin, technicien pour le groupe de construction navale DCNS à Brest, avait été en arrêt maladie pendant trois ans pour dépression. Il aurait repris tout récemment le travail en mi-temps thérapeutique tandis que sa compagne est en invalidité.
Les deux suspects vivent dans une grande ferme isolée, entourée d’un terrain en friches de 32 hectares à Pont-de-Buis-lès-Quimerch, à une quarantaine de kilomètres de Brest.
Des voisins discrets
« On a bon espoir qu’on arrivera quand même à retrouver à certains endroits […] les dépouilles des victimes », a assuré le procureur de Nantes, Pierre Sennès, les enquêteurs disposent d'« indices imparfaits, mais quand même une certaine localisation qui devrait nous permettre d’avancer ».
Selon la voisine la plus proche du domicile du couple, la ferme « a été rachetée il y a un ou deux ans mais on n’a jamais su par qui ». Françoise, toiletteuse dans la commune, affirme « ne les avoir jamais vus ».
Une discrétion et un isolement qui intriguent. « C’est un drôle d’endroit, expliquait une source proche du dossier au Télégramme. Je pense qu’on n’est pas au bout de nos surprises. Et que ça va alimenter les pages des journaux pour des jours et des jours encore. En bas, c’est sordide et impressionnant. On a affaire à un étrange personnage qui, manifestement, ne s’est pas installé ici par hasard. »