La mystérieuse affaire de la disparition de la famille Troadec à Orvault trouve un funeste épilogue. Placé en garde à vue, le compagnon de la sœur de Pascal Troadec, Hubert Caouissin, a en effet avoué aux enquêteurs qu’il avait tué Pascal, Brigitte et leurs deux enfants. Le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès, a donné des précisions ce lundi après-midi. Ce qu’il faut savoir.

Comment les Troadec ont-ils trouvé la mort ? Hubert Caouissin s’est rendu à Orvault le soir du 16 février afin d’espionner les Troadec. A la nuit tombée, il pénètre dans la maison par le garage, puis se cache dans la buanderie « avec l’idée de récupérer une clé ». Après avoir fait du bruit, il se retrouve nez à nez avec Pascal Troadec descendu armé d’un pied de biche. S’ensuit une altercation au cours de laquelle Hubert Caouissin réussit à s’emparer du pied de biche avec lequel il va « frapper et donner la mort », d’abord aux deux parents, puis aux deux enfants. « Il n’est pas dans mes intentions de donner des détails plus précis. Je peux juste dire que c’est une scène d’une grande violence », a ajouté le procureur.

Que s’est-il passé les jours suivants ? Aussitôt après le quadruple meurtre, Hubert Caouissin rentre chez lui dans le Finistère, informe sa compagne de ce qu’il s’est passé. Puis il retourne à Orvault afin de nettoyer les traces avec des produits nettoyants et embarque les corps, le 18 février au soir, dans la voiture du fils. Hubert Caouissin repart alors direction Pont-de-Buis, entre Brest et Quimper, où il vit en compagnie de Lydie Troadec. « Pendant les deux à trois jours qui suivent, il va s’efforcer de faire disparaître les corps », indique le procureur.

Où sont les corps des victimes ? C’est encore une inconnue majeure. « Il semble que ceux-ci ont été démembrés, une partie enterrée et une partie brûlée », indique le procureur. « On a bon espoir de les retrouver. Hubert Caouissin a donné une certaine localisation qui devrait nous permettre d’avancer », ajoute-t-il. Des recherches actives ont repris ce lundi dans le Finistère, dans le secteur de Plouguerneau, où le suspect réside, et à Pont-de-Buis, où réside Lydie Troadec.

Comment le meurtrier présumé a-t-il été indentifié ? Ce sont les analyses ADN qui ont mis les enquêteurs sur la piste d’Hubert Caouissin. Le beau-frère avait expliqué lors d’une première audition qu’il n’avait plus vu depuis longtemps cette partie de la famille avec laquelle il était fâché. Mais des traces génétiques lui appartenant ont été découvertes sur un verre au domicile de la famille Troadec à Orvault, puis dans la voiture Peugeot 308 du fils. Hubert Caouissin avait donc menti aux enquêteurs.

Quel est le mobile du crime ? Un différend familial à propos d’un héritage pourrait expliquer le quadruple meurtre. Le beau-frère aurait gardé une « profonde rancœur » envers Pascal Troadec « Il lui reproche d’avoir récupéré des pièces d’or qui auraient dû être partagées en famille », explique Pierre Sennès. Ce conflit, qui remonte à près de dix ans, aurait été la cause d’altercations récurrentes au sein de la famille depuis tout ce temps.

Hubert Caouissin a-t-il agi seul ? Il sera mis en examen, ce lundi soir, pour « assassinat » et « atteinte à l’intégrité d’un cadavre ». Mais les enquêteurs cherchent toujours à éclaircir le rôle de sa compagne, Lydie Troadec. Il est acquis que celle-ci avait connaissance du quadruple meurtre, qu’elle a aidé à nettoyer le véhicule ayant transporté les corps et a participé à faire disparaître des indices. Elle devrait être mise en examen pour « modification de l’état des lieux de crime pour faire obstacle à la manifestation de la vérité » et « recel du cadavre d’une personne victime d’un homicide ».

Pourquoi a-t-on retrouvé la voiture de Sébastien Troadec à Saint-Nazaire ainsi que des objets personnels dans un bois à Dirinon (Finistère) ? Hubert Caouissin aurait déposé la Peugeot 308 de Sébastien Troadec à Saint-Nazaire, « semble-t-il pour faire diversion ». Quant aux objets personnels appartenant à Charlotte Troadec et à son père retrouvés dans une zone boisée de Dirinon, près de Brest, ils auraient été dispersés par Hubert Caouissin « de manière un peu précipitée », « sans plan élaboré ».