SANTÉExcédés, les «amiantés du Tripode» occupent les locaux de l'Insee à Nantes

Nantes: Excédés, les «amiantés du Tripode» occupent les locaux de l'Insee

SANTÉLes agents en colère ne quitteront les lieux qu’après avoir obtenu le classement du Tripode en site amianté…
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

Douze ans jour pour jour après la destruction du Tripode sur l’île de Nantes, une partie des 1.800 ex-salariés de cet énorme bâtiment administratif bourré d’amiante réclament encore et toujours à l’Etat le classement officiel de l’immeuble en « site amianté ».

Et faute de réponse de l’Etat, ils ont décidé de hausser le ton ce lundi et d’occuper physiquement les locaux de l’Insee à Nantes. Une centaine de personnes s’y sont postées en milieu d’après-midi. Et n’en partiront pas « avant d’avoir obtenu gain de cause ».

« Nous y passerons la nuit s’il le faut »

« Les ministres Jean-Marc Ayrault et Michel Sapin ont demandé un arbitrage au Premier ministre mais nous n’avons pas le moindre retour, s’agace Francis Judas, porte-parole de l’intersyndicale des amiantés. C’est totalement irrespectueux. Il y en a marre de ce mépris depuis toutes ces années. Nous ne bougerons pas avant d’avoir reçu enfin une réponse positive. Nous y passerons la nuit s’il le faut »

Environ 1.800 agents de l’État issus de l’Insee, du Trésor Public, du ministère des Affaires Étrangères et du restaurant interadministratif ont été exposés à l’amiante dans l’immeuble Tripode entre 1972 et 1993. La tour avait été évacuée de ses occupants en 1993, désamiantée et détruite en 2005.

Conséquences sur la mortalité

Une étude de mortalité a démontré fin 2016 que les agents ayant travaillé dans le Tripode entre 1972 et 1993 meurent en moyenne six ans plus que tôt que les salariés d’un service comparable (en l’occurrence les Impôts).

Une reconnaissance en site amianté ouvrirait droit à une meilleure indemnisation des maladies professionnelles et à l’accès à la pré-retraite amiante pour les derniers agents encore actifs.