Famille disparue à Orvault: L'histoire des Troadec rappelle celle des Dupont de Ligonnès
REPORTAGE•Le couple Troadec et ses deux enfants n’ont plus donné signe de vie depuis le 16 février…Frédéric Brenon
Une petite rue extrêmement calme dans un quartier pavillonnaire, à une vingtaine de minutes du centre-ville de Nantes. Plutôt spacieuses et bien entretenues, les maisons disposent presque toute d’un jardinet et d'un portail les séparant du trottoir. C’est dans ce décor anodin, au n°24 de la rue d’Auteuil à Orvault, que le couple Troadec et ses deux enfants vivaient depuis une dizaine d’années
Avant de disparaître mystérieusement. Et de laisser, derrière des volets restés entrouverts, des traces de sang et indices suffisamment suspects pour inciter la justice à ouvrir une enquête pour « homicides volontaires, enlèvements et séquestrations ».
Une famille très discrète
Dans le voisinage, c’est la stupéfaction. « Honnêtement, je n’avais même pas remarqué leur absence. J’ai vu que leurs voitures avaient été enlevées par la police, mais c’est tout. On ne se fréquentait pas. On se croisait à peine », confie un voisin proche. « C’est terrible », ajoute-t-il. « On n’en revient pas, complète un couple de retraités. La maison était à deux pas mais on ne se connaissait pas. Espérons qu’il ne soit pas arrivé malheur. »
La famille Troadec semblait cultiver la discrétion. « On les voyait peu. Ils ne faisaient pas d’histoires. Je ne connais d’ailleurs personne qui soit proches d’eux », confie une voisine habitant à quelques numéros. « Ma fille connaît un peu les enfants. Mais je ne reconnaîtrais même pas les parents dans la rue », confirme du bout des lèvres une quinquagénaire, qui vit un peu plus loin.
« Ce n’est pas si surprenant. Tout le monde reste plus ou moins chez soi ici. Les gens prennent même leur voiture pour aller au pôle commercial juste à côté », râle un retraité promenant son chien. « On ne sait rien », coupe un homme fâché de voir le quartier faire l’actualité et « attirer déjà les badauds ».
«Forcément, ça rappelle Dupont de Ligonnès»
Les similitudes avec la famille Dupont de Ligonnès sont frappantes. « Forcément, ça rappelle cette histoire. C’était à Nantes aussi. On se le dit tous. Ça fait froid dans le dos », commente Christelle, à la sortie de la boulangerie la plus proche. « Sauf qu’on n’a encore retrouvé aucun corps. Ce n’est peut-être pas ce qu’on croit », espère-elle.
Agnès Dupont de Ligonnès et ses quatre enfants ont été retrouvés assassinés il y a près de six ans. Leur maison se trouvait à 4 km de celle de la famille Troadec.