Loire-Atlantique: L'eau du robinet est-elle de bonne qualité?
ENVIRONNEMENT•De nombreux contrôles sont effectués pour tester l’eau potable distribuée par les communes…Frédéric Brenon
Si les trois quarts des habitants des Pays de la Loire déclarent boire l’eau du robinet distribuée dans leur commune, à peine plus d’un tiers assure la consommer comme boisson exclusive. Beaucoup ont en effet davantage confiance dans les bouteilles d’eau minérale. Ont-ils raison ? L’eau potable de Loire-Atlantique est-elle de bonne qualité ?
Sans risque pour la santé dans toutes les communes. Plus de 10.000 prélèvements d’eau potable sont effectués chaque année par l’agence régionale de santé (ARS). Objectif : rechercher des contaminations bactériologiques chimiques ou encore radiologiques. Les résultats sont formels : la « qualité microbiologique est particulièrement satisfaisante ». L’association de consommateurs UFC Que Choisir, qui a trié les données, fait le même constat : il n’y a « aucun risque pour la santé » et ce dans toutes les communes du département. Elle recommande même de « préférer l’eau du robinet à l’eau en bouteille ».
Une qualité qui peut être encore améliorée. Si tous les critères sanitaires sont conformes, l’eau potable distribuée dans une trentaine de communes est toutefois jugée de qualité « médiocre » par l’UFC Que Choisir en raison de la présence minime d’agents polluants. C’est notamment le cas à Pornic, Nort-sur-Erdre, Bouaye, Saint-Aignan-de-Grandlieu, Le Pellerin, Héric, Varades, Paimbœuf ou Frossay. « Ces défauts ne sont pas dangereux mais doivent être traités par les distributeurs d’eau. Ça a un coût et donc un impact sur la facture du consommateur », déplore Gérard Allard, vice-président de l’association à Nantes.
Les rejets agricoles pointés du doigt. La présence de pesticides issus du monde agricole constitue la cause principale d’un manque de qualité. On les retrouve dans 7 % des réseaux de distribution du département. Parmi ces pesticides, l’ARS relève par exemple des traces d’herbicides utilisés pour le traitement du maïs qui ne devraient plus être sur le marché depuis plusieurs années.
« Nous conseillons au consommateur de dénoncer ces pratiques pour qu’elles évoluent. Nous suggérons également que la pollution soit davantage financée par les agriculteurs sur le principe du pollueur-payeur », estime Que Choisir. Alors qu’ils sont trop présents dans les rivières et nappes phréatiques, les nitrates, eux, sont très peu relevés dans l’eau du robinet car plus facilement éliminés par les méthodes de traitement.
Mauvais goût et aspect. Les matières organiques et de chlorites (chlore) constituent les autres principaux défauts de la qualité de l’eau. Leur présence est paradoxalement liée au traitement de l’eau lui-même. « Ils sont sans danger mais peuvent parfois donner un mauvais goût voire brouiller son aspect », estime Que Choisir.