Notre-Dame-des-Landes: Que faisaient ces sénateurs en déplacement sur la ZAD?
PROJET D'AEROPORT•Six membres d'une commission sénatoriale sont chargés de «mieux comprendre» les mesures prévues pour compenser les atteintes à la biodiversité liées au transfert de l'aéroport...20 Minutes avec AFP
Ils ont déambulé sur la ZAD, bottes aux pieds, habillés de chemises blanches pour certains, de cravates pour d’autres. Des sénateurs se sont rendus sur le site du projet contesté d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, vendredi. Objectif ? « Mieux comprendre » la pertinence des mesures prévues pour compenser les atteintes à la biodiversité de la future infrastructure. « La commission n’est pas là pour dire oui ou non au projet d’aéroport », a bien précisé l’un d’entre eux.
Cette délégation de six membres d’une commission sénatoriale est en fait chargée d’enquêter sur la réalité de ces mesures concernant quatre grands projets d’infrastructures (LGV Tours-Bordeaux, l’autoroute A65, la réserve d’actifs naturels de Cossure), et le nouvel aéroport nantais.
Un gain de biodiversité ?
« Je crois qu’il est intéressant de venir sur le site pour écouter ceux qui sont maîtres d’ouvrage du projet, ceux qui y sont opposés. C’est important de confronter les points de vue », a expliqué Jean-François Longeot, sénateur (UDI-UC) du Doubs et président de cette commission, notamment accompagné de deux sénateurs de Loire-Atlantique, Ronan Dantec (EELV) et André Trillard (LR).
« Le projet de Notre-Dame-des-Landes a une particularité, c’est le seul en France où on raisonne non pas en compensation par surface mais en compensation par unités, avec des calculs très compliqués », a souligné Ronan Dantec, rapporteur de la commission d’enquête et opposé à un nouvel aéroport nantais.
« Si sur un territoire qui a déjà des mares vous recréez d’autres mares est-ce que vous augmentez le nombre de batraciens ? (…) Est-ce qu’il y a un gain de biodiversité ? On est vraiment sur cette question scientifique et on ne sort pas de ça », a poursuivi le sénateur écologiste.
Rapport rendu mi-avril
Ce déplacement intervient après une vingtaine d’auditions sous serment au Sénat, dont celle du président de la commission scientifique mise en place par l’Etat, qui avait émis en 2013 douze réserves « assez sévères » sur la compensation écologique prévue par les promoteurs du futur aéroport, et qui « à titre personnel, nous a dit qu’à ce stade il ne validait toujours pas les mesures compensatoires », a indiqué Ronan Dantec.
Les sénateurs devaient ensuite échanger avec les maires des communes concernées par le projet d’aéroport. La commission d’enquête sénatoriale doit remettre son rapport mi-avril.