SANTÉNantes: Le CHU s'ouvre au don d'ovocytes et lance un appel aux femmes

Nantes: Le CHU s'ouvre au don d'ovocytes et lance un appel aux femmes

SANTÉUn centre de don d'ovocytes, le premier en Pays de la Loire, vient d'ouvrir au CHU de Nantes...
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

C’est une lueur d’espoir pour de nombreux couples souffrant d’infertilité. Depuis début janvier, le CHU de Nantes dispose d’un centre de dons d’ovocytes. Ce centre pourra recevoir des cellules reproductrices données anonymement par des femmes et en faire profiter des couples hétérosexuels engagés dans une démarche d’assistance médicale à la procréation. Il était très attendu puisqu’il n’y en avait aucun en Pays de la Loire.

Une demande énorme

« Les centres les plus proches se trouvaient à Rennes, Tours, voire Bordeaux, explique Thomas Fréour, chef du service médecine de la reproduction au CHU de Nantes. C’est donc un progrès énorme pour les couples concernés dans la région. Et ils sont extrêmement nombreux. Il y a chaque année plus d’une centaine de couples vivant en Pays de la Loire qui partent à l’étranger où la réglementation est différente et la durée d’attente nettement moindre qu’en France. »

Mais pour que l’ouverture du centre nantais produise vraiment un bienfait, il faut des donneuses. Et c’est là que le bât blesse. Seules 501 femmes ont effectué un don d’ovocytes en 2014 en France, permettant la naissance de 239 enfants. « C’est bien trop insuffisant. On est à des années-lumière des besoins. Cela s’explique par une grande méconnaissance autour de ce don », déplore Thomas Fréour.

Mise en contact des spermatozoïdes et des ovocytes lors d'une fécondation in vitro.
Mise en contact des spermatozoïdes et des ovocytes lors d'une fécondation in vitro. - F.Durand/Sipa

Donneuses de moins de 37 ans recherchées

Toutes les femmes âgées de 18 à 37 ans, avec ou sans enfant, et en bonne santé peuvent donner leurs ovocytes. « C’est un geste altruiste, il faut cette envie d’aider un couple à avoir un enfant. Souvent, les donneuses sont sensibilisées au sujet par leur entourage. »

L’autre intérêt du don est d'autoriser la conservation d'une partie des ovocytes pour soi-même en vue d’optimiser les chances d’un futur projet de grossesse. « Plus la donneuse est jeune, plus les chances de réussite sont élevées », explique le spécialiste du CHU.

Le don nécessite toutefois plusieurs rendez-vous, une quinzaine de jours d’injections, des prises de sang et une hospitalisation (souvent avec anesthésie générale) le jour du prélèvement. Il faut aussi une autorisation écrite du conjoint, comme pour un don de sperme.

« C’est contraignant, bien sûr, assure Thomas Fréour. Mais on veut aussi dédramatiser. Il n’y a par exemple aucun risque d’infertilité pour la patiente, contrairement à ce qu’on entend parfois. Les donneuses sont tellement rares qu’on fera tout pour les chouchouter. ».

Pas de rémunération

Précision de taille : le don est entièrement gratuit, contrairement à d’autres pays, tel l’Espagne, où les dons indemnisés financièrement se dénombrent en milliers. « C’est un sujet complexe, estime Thomas Fréour. Mais nous sommes plusieurs au CHU à souhaiter que la réflexion autour de l’indemnisation soit ouverte. En l’état actuel, ça ne fonctionne pas bien. » Les interventions médicales, les frais matériels et de transport sont pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale.