CULTUREVIDEO. Nantes: La chorale de la rue ouvre son chœur aux SDF

VIDEO. Nantes: La chorale de la rue ouvre son chœur aux plus précaires

CULTUREL'étonnante chorale nantaise Au Clair de la rue se produira à la Folle journée dimanche...
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

Elle réunit une vingtaine de personnes isolées ou en situation de grande précarité. Si toutes ont un toit aujourd’hui, certaines ont connu la rue dans un passé « pas si lointain ». Invitée par le fondateur de La Folle journée, René Martin, la chorale Au Clair de la rue se produira dimanche (11h30) à la Cité des congrès dans le cadre du célèbre festival de musique nantais. Un choc des cultures pour cette formation « solidaire », « joyeuse » et « bordélique », née il y a tout juste dix ans à Nantes.

« On rigole beaucoup »

« On a monté cette chorale avec Serge “Le Gaulois”, un SDF rencontré à Talensac qui pestait de voir enterrer ses copains comme des rats, sans chanson, explique Yannick Jollivet, président de l’association. On a regroupé du monde et, depuis, on chante dans les cimetières, à la chapelle du CHU, pour offrir de la dignité aux personnes qui décèdent seules. On apporte aussi un accompagnement administratif et médical à nos membres. »

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​Encadré par des bénévoles et musiciens, le groupe répète chaque jeudi. « Je viens pour l’ambiance, raconte Laurence, choriste depuis quatre ans. Chacun à ses problèmes, le fric, la maladie, la solitude… Mais, ici, on est tous des amis. » « On rigole beaucoup, on passe un bon moment. On essaie de se soutenir aussi », confirme Ted, choriste depuis six ans. « Ça permet de se ressourcer, de retomber sur ses pieds, se trouver mieux dans sa tête », complète Robert, choriste depuis neuf ans.

Bien sûr, il y a parfois des retards, des problèmes de discipline. « On n’est pas là pour faire la morale. On les prend comme ils sont », confie Yannick Jollivet, qui s’avoue « impressionné par leurs parcours personnels ».

Reçue par le pape en novembre

La bande ne vise pas la performance artistique. L’important est ailleurs. « On chante des chansons qui nous plaisent. Sans se prendre au sérieux », indique Dominique, choriste depuis « plusieurs mois ». « On est la seule chorale qui chante faux mais dont le ton est juste, affirme Yannick. C’est surtout l’émotion qu’on dégage qui marque le public. »

Voilà sûrement pourquoi Au Clair de la rue est régulièrement invitée à chanter pour des associations, des festivals, des institutions (Parlement européen). Elle a même été reçue par le pape, à Rome, en novembre. « Un moment fort », se souviennent ses membres.