FC Nantes: Il valait quoi Waldemar Kita quand il était footballeur?

FC Nantes: Il valait quoi Waldemar Kita quand il était footballeur?

FOOTBALL«20 Minutes» a retrouvé deux anciens joueurs du club de la Ferté-sous-Jouarre en Seine-et-Marne, où a joué le président du FCN dans les années 70-80...
David Phelippeau

David Phelippeau

«Ah… Il n’aimait pas les tenues noires, il contestait les décisions des arbitres ! » Pas de doute, on parle bien du même. Qu’il soit président ou joueur, Waldemar Kita a souvent à redire sur l’arbitrage. Et lorsqu’il était attaquant à la Ferté-sous-Jouarre (club de Seine-et-Marne en DH à l’époque, équivalent de la 5e division nationale) dans les années 70-80, il avait bien besoin que les arbitres le protègent. WK était une cible privilégiée des défenseurs quelque peu maladroits.

« Il attirait la haine sur son côté droit, se souvient Jean-Claude, qui était gardien de but. Il allait tellement vite. S’il était dans la ligne de mire d’un défenseur, et hop, il en prenait un dans les chevilles ! »

Waldemar Kita sous le maillot de la Ferté-sous-Jouarre, saison 1981-1982.
Waldemar Kita sous le maillot de la Ferté-sous-Jouarre, saison 1981-1982. - Photos archives La Ferté-sous-Jouarre.

Waldemar Kita - qui pouvait râler contre les décisions des arbitres, mais jamais contre celles de son coach - débordait ou se trouvait à la réception de centres car « il n’était pas grand et n’avait peut-être pas un physique pour être n°9, mais il était très bon de la tête avec son super timing ! », selon un de ses anciens coéquipiers, qui souhaite rester anonyme.

« C’est un gagneur »

Les deux anciens « combattants », qui sont restés très proches de WK et qui ne tarissent pas d’éloges sur lui, sont unanimes : « C’était un teigneux, un gagneur. Il n’était jamais battu. Il mettait la tête où, moi, défenseur central, je n’aurais même pas mis le pied ! Il était capable de marquer des buts de fouine, à quatre pattes… »

Et dans les derbys de région parisienne souvent « rugueux et engagés », le président actuel du FCN n’était pas du style à se cacher. « On se connaissait tous entre joueurs de clubs de région parisienne. On se retrouvait souvent le samedi soir dans un même endroit, mais le lendemain, ça ne nous empêchait pas de s’en mettre de belles dans les chevilles, poursuit Jean-Claude. Waldemar, il n’était pas épais, mais il en a pris des coups ! »

A tel point qu’il s’est fait casser la même jambe deux fois. « Oui, une fois en Coupe de France, avec la Ferté-sous-Jouarre, je m’en souviens comme si c’était hier, raconte WK, footballeur amateur jusqu’à 32 ans. Je saute pour prendre un ballon de la tête, le gardien de but me percute le genou en avant… Ça a craqué ! Ma jambe s’est retrouvée à 180 degrés. Et le but était même pas valable ! » WK, tout juste patron d’une boîte, refuse alors de se faire plâtrer. Il préfère qu’on lui mette un clou dans le tibia.

« J’en prends plein la gueule »

L’opération l’a marqué. « J’entends encore le bruit de la perceuse… » Deux ans plus tard, rebelote. La même jambe se brise sous l’impact d’un tacle « d’un jeune de l’équipe réserve ».

Saison 83-84. WK et le fameux ballon (de) rouge.
Saison 83-84. WK et le fameux ballon (de) rouge. - Archives La Ferte-sous-Jouarre

A 32 ans, Waldemar Kita stoppe (pour raisons professionnelles) sa carrière amateur de footballeur, débutée 25 ans plus tôt en Pologne. Un crève-cœur pour cet homme, piqué au ballon rond dès le plus jeune âge.

« Quand j’étais gamin, je séchais les cours particuliers de piano, d’anglais et de catéchisme pour jouer au foot. Je me suis fait avoir par mes parents plusieurs fois. Ma grand-mère me mettait des claques sur le cul ! C’était bon pour la circulation… »

Le foot ? « Une passion démesurée », selon lui. « J’en ai pris des coups quand j’étais joueur. », admet-il. Et maintenant, président ? « J’en prends plein la gueule ! », conclut-il.