INDUSTRIELe rachat de STX par Fincantieri ne convainc pas le maire de Saint-Nazaire

Rachat de STX: Le maire de Saint-Nazaire ne veut pas laisser Fincantieri seul aux manettes

INDUSTRIELe socialiste David Samzun craint que le site nazairien ne serve de variable d’ajustement et appelle l’Etat à s’impliquer davantage…
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

La perspective d’un rachat des chantiers navals STX par l’industriel italien Fincantieri n’emballe pas le maire de Saint-Nazaire. Le socialiste David Samzun craint en effet que, en cas d’érosion du marché de la croisière, le site français ne soit pas la priorité du repreneur qui possède déjà un chantier naval important à Trieste, en bordure de mer Adriatique.

« Le risque est trop grand »

« Oui, Fincantieri est un acteur européen et on peut s’en réjouir, commente David Samzun. Mais je vois aussi que c’est le premier concurrent de nos chantiers, fleuron industriel de la France. Je n’imagine pas que Fincantieri puisse devenir un jour actionnaire à plus de 66 %. Saint-Nazaire pourrait à tout moment devenir une variable d’ajustement. On sait très bien que le marché est cyclique. Si demain les commandes se raréfient, tout le monde irait en Italie parce qu’il n’y a plus de boulot ? Le risque est trop grand. »

L’Etat doit « trouver une solution »

David Samzun appelle donc l’Etat français, aujourd’hui actionnaire à 33 % de STX France, à « trouver une solution » pour que le capital et les prises de décision soient davantage partagés. Il souhaite en particulier qu’une « proposition complémentaire », avec « un pool d’actionnaires » et la participation du constructeur DCNS, soit formulée.

« J’ai confiance en l’Etat. Il doit s’impliquer. Ce n’est pas trop tard », conclut David Samzun, qui doit rencontrer le secrétaire d’Etat Christophe Sirugue mercredi en fin d’après-midi à Saint-Nazaire.

STX France compte 2.600 salariés et fait travailler environ 5.000 sous-traitants.