À lire aussi
Les Pays de la Loire champions de France des médicaments génériques
SANTÉ•La Loire-Atlantique et la Vendée se montrent particulièrement favorables aux génériques. Mais il reste encore une marge de progression...
Frédéric Brenon
Quelle région française se montre la plus favorable aux médicaments génériques, ces médicaments développés à partir d’une molécule dont le brevet est tombé dans le domaine public et donc moins chers à rembourser ? Les Pays de la Loire !
Plus de 86,5 % des génériques existants y sont effectivement délivrés, selon l’Assurance maladie. Ce qui place la région au premier rang national devant la Bretagne et PACA. Ces bons chiffres sont dus principalement aux performances de Loire-Atlantique (87,8 %) et de la Vendée (86,4 %), deux départements qui étaient parmi les premiers en 2007 à expérimenter le dispositif "tiers payant contre génériques".
« La confiance dans le médicament, ce n’est pas évident »
« Les génériques sont vraiment entrés dans les mœurs, confirme Alain Guilleminot, président de l’union régionale des pharmaciens (URPS). L’implication des pharmacies et les campagnes de sensibilisation menées auprès du public ont beaucoup pesé. On revient de loin. Les personnes âgées étaient très réticentes au départ. »
Les refus de patients sont désormais peu fréquents. « Mais ça arrive encore, raconte Alain Guilleminot. Ils disent que ce n’est pas efficace, qu’ils supportent mal ou qu’ils sont allergiques. La confiance dans le médicament, ce n’est pas quelque chose d’évident. On leur explique alors que c’est la même molécule, que ça ne change rien pour eux. C’est un travail de fond. »
Quelques médecins eux-mêmes sont encore réticents. « Mais on a vu un très net changement d’attitude ces dernières années. »
Des économies réinvesties dans les nouveaux traitements
En 2015, près de 45 millions de boîtes de génériques ont été délivrées en Pays de la Loire, ce qui représente seulement 40 % des médicaments remboursés. « Pour faire mieux et s’approcher de certains pays européens comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni, l’enjeu est surtout d’élargir le répertoire des médicaments génériques disponibles », estime Alain Guilleminot.
Les économies engendrées représentent un potentiel de 195 millions d’euros en Pays de la Loire en 2015. Ces sommes sont réaffectées dans l’innovation thérapeutique et permettent à l’Assurance maladie la prise en charge de nouveaux traitements souvent onéreux, comme les traitements anticancéreux. « Utiliser les génériques, c’est donc l’affaire de tous », insiste la CPAM de Loire-Atlantique.
