CONSOMMATIONUn salon pour faire connaître les vins naturels

Nantes: Un salon pour faire connaître les vins naturels, sans produits chimiques

CONSOMMATIONLe salon des Vins vivants, marché croissant mais encore largement méconnu, se tient samedi et dimanche au Solilab sur l'île de Nantes...
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

On les appelle vins naturels, vins vivants, vins nus ou vins libres… De plus en plus souvent réclamés par les consommateurs, ces crus alternatifs défendant une conception la plus respectueuse possible de l’environnement sont, pour autant, encore largement méconnus du grand public. C’est pour les « faire sortir de l’ombre » et « tordre le cou aux idées reçues » que le deuxième salon des Vins vivants se tient samedi et dimanche, au Solilab, sur l’île de Nantes.

Une cinquantaine de vignerons, venus de toute la France, seront présents. Ils feront goûter et proposeront à la vente des vins issus de raisins cultivés en bio ou en biodynamie, vendangés à la main, et interdisant tout ajout de produit lors de la vinification, à l’exception, si besoin, d’une petite dose de soufre.

« Gustativement ça n’a rien à voir »

« Un vin conventionnel a généralement reçu plus d’une centaine d’intrants, c’est hallucinant quand même ! Le vin naturel exprime un retour à la terre, redonne du sens au métier de vigneron. Gustativement, ça n’a rien à voir. On croque le fruit, c’est net, on ne ressent pas de sécheresse en bouche. Parfois ça pétille. On peut trouver ça un peu surprenant d’ailleurs », commente Benoit Danet, gérant de La Part des anges, cave spécialisée dans le bio, quartier Viarme à Nantes.

Les différences entre vin conventionnels, vin bio, vin biodynamique et vin naturel.
Les différences entre vin conventionnels, vin bio, vin biodynamique et vin naturel. - www.vinsnaturels.fr

« Il y a un intérêt croissant des clients, mais ça reste un marché de niche, estime Renaud Combes, gérant de la Contre-étiquette, cave dédiée aux vins naturels, près de la cathédrale de Nantes. Les tarifs, un peu plus chers, sont un frein. Les étiquettes inhabituelles, l’idée qu’on se fait du goût ou de la longévité du vin naturel, gênent certaines personnes à tort. C’est pour ça que faire de la pédagogie est important. »

Les pesticides, « une catastrophe »

Les consommateurs sont majoritairement des jeunes actifs ou des connaisseurs de longue date. « Je reçois aussi quelques clients qui étaient fâchés avec le vin, en particulier les blancs, car le soufre [sulfite] ne leur allait pas », raconte Renaud Combes. « J’ai des clients qui n’y croient pas et ne veulent pas essayer, regrette Benoît Danet. Il y a également pas mal de vignerons qui bloquent, parce que c’est dur, les rendements sont inférieurs. D’autres ont renoncé au conventionnel, s’éclatent, et proposent de superbes choses. »

Renaud Combes considère qu’il « faudra encore du temps pour faire évoluer les mentalités ». « Mais ça vaut le coup d’insister, ajoute-il. Les pesticides, c’est une putain de catastrophe. Défendre les vins naturels, ce n’est pas qu’un business pour moi, c’est une mission. »

Salon en pratique

Co-organisé par le réseau Grains de raison et le collectif Pinard & Jus d’Ancenis, le salon des Vins Vivants se déroule de 10h à 19h samedi et de 10h à 18h dimanche. Au Solilab, 8 rue Saint-Domingue sur l’île de Nantes. Entrée : 5 euros avec un verre offert. Animations et restauration sur place.