INTERVIEW«Je ne fais pas partie de ceux qui peuvent aider le FCN», explique Denoueix

FC Nantes: «Je ne fais pas partie, actuellement, de ceux qui peuvent aider le FCN», explique Denoueix

INTERVIEWL’ancien entraîneur du FCN donne son avis sur la situation actuelle du club, qui traverse une crise sans précédent…
Raynald Denoueix à la Real Sociedad, en 2003.
Raynald Denoueix à la Real Sociedad, en 2003. - RAFA RIVAS / AFP
Propos recueillis par Jeremy Goujon

Propos recueillis par Jeremy Goujon

On l’entend peu, mais quand il parle, ses mots comptent. Après la déroute lyonnaise (0-6) de mercredi soir, 20 Minutes a joint l’ancien coach Raynald Denoueix, double vainqueur de la Coupe de France (1999 et 2000) et champion de France (2001) avec le FCN, et surtout garant du fameux style nantais. Celui qui n’a plus de responsabilités de près ou de loin avec le ballon rond comprend la nostalgie des supporters nantais, et exclut un quelconque retour au club.

On imagine que vous avez également souffert devant votre télé lors de la déroute des Nantais contre Lyon…

C’est difficile de voir un match aussi déséquilibré, mais « souffert » n’est pas le mot, il ne faut pas exagérer non plus. Bien sûr, je préfère quand ça se passe mieux pour le FC Nantes, où il y a encore des gens, certes pas énormément, que je connais.

Samedi, à Guingamp, vu le classement de Nantes (19e) et le climat actuel, c’est l’EAG qui sera favori ?

C’est une expression que je n’utilise jamais, car ça ne veut rien dire ! Contre Lyon (0-6), le FC Nantes a souffert, mais paradoxalement, je l’ai trouvé meilleur que face à Lille (0-0). Hier [mercredi], ils ont quand même réussi à inquiéter pas mal de fois les Lyonnais.

Une pétition, réclamant votre retour à la tête de l’équipe première, a fait surface sur la Toile. Ce genre de chose vous fait-il sourire ?

Oui, parce qu’on m’a vidé (sic) du club [en décembre 2001]. Ce n’est pas en reprenant un mec qu’on a limogé qu’on va arranger les choses. Si on m’a viré, c’est que ça n’allait pas, donc autant prendre quelqu’un qui soit « capable », et non quelqu’un qui, à un moment, a été jugé « incapable » [pour rappel, à l’époque, c’est la Socpresse qui était propriétaire du FCN, et non Waldemar Kita]. Je comprends que les supporters soient nostalgiques. La nostalgie, c’est bien, mais ce n’est pas forcément ça qui va être primordial dans le meilleur fonctionnement du club aujourd’hui.

Vous seriez prêt, malgré tout, à reprendre du service ?

Pas du tout ! Si je n’ai pas repris depuis que j’ai quitté l’Espagne [et la Real Sociedad, en 2004], c’est qu’il y a de bonnes raisons. S’il devait y avoir un retour, ce serait quelque chose d’imprévisible, dans un club qui devrait vraiment être atypique pour me donner envie. Mais bon, je vais presque avoir 70 ans [Denoueix en aura 69 en mai 2017], donc il faut aussi être raisonnable.

Le FC Nantes actuel ne vous donne pas envie ?

Ce n’est pas que ça ne me donne pas envie, mais il faudrait vraiment des conditions très particulières. Dans un fonctionnement classique de club, aujourd’hui, je ne vois pas ce que je peux apporter. Je ne fais pas partie, actuellement, de ceux qui peuvent aider le FC Nantes.