FOOTBALL«Je n'en veux à personne, mais je ne comprends pas...», explique Niane

FC Nantes: «Je n'en veux à personne, mais je ne comprends toujours pas...», explique Adama Niane

FOOTBALLL'attaquant malien de 23 ans, qui n'a jamais eu sa chance avec les pros à Nantes, est actuellement meilleur buteur de Ligue 2 avec Troyes...
David Phelippeau

David Phelippeau

L’ancien Canari est un homme heureux. On le décèle au son de sa voix et à ses mots qui sont souvent comptés. « Je suis content d’être à Troyes, je me sens très bien ici. Le club me fait confiance… » A 23 ans, l’avant-centre malien, arrivé fin août dans l’Aube, est le grand artisan du bon début de saison de l’ (leader ex aequo avec Brest de la L2), mais surtout .

Marquer des buts, on savait que le garçon en était capable. Pendant ses cinq années passées à Nantes, il n’a quasiment fait que ça. Souvent entre dix et quinze buts chaque saison en CFA 2, puis en CFA. Pour autant, n’a (quasiment) jamais eu sa chance avec le groupe professionnel du FCN. Le Malien n’aura joué que quatre matchs officiels en six ans avec le FCN, dont trois apparitions lors de la saison 2014-2015 (L1). , il est remplaçant, mais entre en jeu et signe une remise décisive lors du succès (1-0). On ne le reverra qu’une seule fois un mois après pendant une petite demi-heure à Nice. Point barre. « Chaque année, j’ai marqué une dizaine de buts en réserve, note le Malien. Je ne comprends toujours pas pourquoi je n’ai pas eu plus ma chance à Nantes. »

En fin de saison 2014-2015, la vérité du coach fait mal à entendre. « Il m’a dit dans son bureau qu’il ne comptait pas sur moi pour la saison à venir [2015-2016], ça m’a fait mal. Il n’aimait pas mon profil peut-être. » Ne comptez pas sur Adama pour qu’il crache son venin. « C’est le choix du coach, je le respecte, martèle-t-il. Je n’en veux à personne. »

A Nantes, la concurrence en nombre est forte à son poste : Bammou, Sala ou encore sont devant lui. « Il a vécu une période difficile, reconnaît Philippe Mao, le coach de la réserve, proche du joueur. Il avait été sorti du vestiaire pro qu’il occupait depuis six mois… Là, il a fallu le gérer. Mais, on n’a pas lâché, ni l’un, ni l’autre. Il a encore claqué des buts et nous a permis de nous sauver… » Comme souvent.

Pourquoi n’a-t-il jamais eu sa chance ?

En fin de contrat en juin 2016, - contre toute attente - prolonge son contrat d’une année. « On avait besoin d’un attaquant en réserve, je sais qu’il a prolongé à contrecoeur », avoue Mao. Niane confirme : « Je me suis dit que je ne voulais pas faire toute ma vie en CFA alors j’ai décidé de partir… » Des clubs en Turquie, en Belgique et Tours cochent son nom. C’est finalement Troyes qui le prend en le faisant signer deux ans.

Mais, au fait, pourquoi au juste Nantes ne lui a-t-il pas fait confiance alors que le club peine offensivement depuis plusieurs saisons ? « Il est fruste techniquement, estime Mao. Ce n’est pas le plus élégant, pas le plus rapide, pas le plus endurant, ça manque de maîtrise. En revanche, c’est un chien, un chasseur de buts. Et un mec qui marque des buts, c’est rare. » Une autre explication peut-être ? « Quand j’étais à Nantes, il y avait toujours trois ou quatre attaquants devant moi ! », répond , qui répète à l’envi qu’il n’a « encore rien prouvé ».

Lors de l’une de ses dernières oppositions, il plante 3 buts

Et René Girard, cet été, l’a-t-il vu au moins ? Oui, au moins une fois, juste avant le départ du joueur dans l’Aube, lors d’une opposition à la Jonelière entre joueurs de réserve et des pros mélangés. « On avait gagné 3-0 », se souvient le néo-Troyen. Avec trois buts de… évidemment.