Manifestation des policiers: A Nantes, 300 personnes pour plus de «reconnaissance»
GROGNE•Le cortège, composé majoritairement de policiers, est parti du commissariat Waldeck-Rousseau, ce mercredi midi...Julie Urbach
Pour une fois, ils étaient du côté des manifestants. Environ 300 policiers, mais aussi des pompiers, fonctionnaires, ou simplement des habitants, ont défilé ce mercredi midi dans le centre-ville de Nantes, au départ du commissariat Waldeck-Rousseau. Une « marche de la colère », à l’appel du syndicat SGP-FO, avant que les syndicats quelques minutes plus tard.
Dans le cortège, sans drapeaux ni banderoles, c’est surtout le mot « reconnaissance » qui résonnait. « Moi je suis rentré dans la police pour servir mon pays, pas pour remplir des statistiques, s’emporte un policier nantais non syndiqué. Encore moins pour finir ! Personnellement je ne demande pas d’argent mais je souhaite que l’on respecte mon métier et que la justice fasse le sien ».
« On dit que Nantes est une ville où il fait bon vivre mais la délinquance augmente, continue un de ses collègues. Les quartiers deviennent des zones de non-droit. On nous muselle pendant qu’on laisse les manifestations contre la loi travail dégénérer et le centre-ville se faire saccager. » « Le malaise est profond, avance quant à lui Bruno Cailleteau, secrétaire adjoint de l’union départementale FO. On attend une meilleure protection des fonctionnaires de police, mais aussi une reconnaissance financière et du travail mené. On parle d’humain, pas d’une entreprise. »
« La base de notre République »
Le défilé, applaudi par certains commerçants sur le trajet, s’est achevé devant la préfecture, au son des sirènes de quelques voitures de police et d’une Marseillaise improvisée. « Respecter les fonctionnaires, la police, c’est la base de notre République, et tout ça est en train de disparaître », s’inquiète Robert, un retraité qui est venu soutenir le mouvement.
Les policiers, dont beaucoup ne semblent pas attendre grand-chose des annonces possibles du Président, ont assuré que la mobilisation ne s’arrêtera pas là. Déjà, depuis plusieurs jours, quelques dizaines d’entre eux place Graslin. En mai dernier, leur « ras-le-bol des violences » perpétrées lors des manifestations nantaises.