JUSTICELa perte d'un œil à cause d'un tir de Flash-Ball, «une faute» de l'Etat

Eborgné par un Flash-ball à Nantes: Le rapporteur public pointe une faute de l'Etat

JUSTICEPierre Douillard, âgé de 25 ans aujourd'hui, a perdu l'usage d'un oeil en 2007 à Nantes après avoir été atteint d'une balle de LBD40...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est un rebondissement dans cette affaire qui remonte à 2007. Le rapporteur public du tribunal administratif de Nantes a considéré ce vendredi que le ministère de l’Intérieur avait « commis une faute » en autorisant l’utilisation d’armes à balles souples. Un tir de cette sorte de super Flash-Ball avait éborgné un jeune homme, Pierre Douillard alors âgé de 17 ans. L’accident avait eu lieu lors d’une .

« Le ministère de l’Intérieur a commis une faute en autorisant l’utilisation de l’arme LBD, alors en cours d’expérimentation », a estimé le rapporteur public dans ses conclusions, selon lesquelles les policiers dotés de cette arme n’avaient pas reçu « une formation suffisante ». Si le tribunal suit les conclusions du rapporteur, l’Etat devra verser près de 67.000 euros de dommages et intérêts à Pierre Douillard. Le délibéré sera rendu le 25 novembre.

Une balle de LBD40

La victime, 25 ans aujourd’hui, a perdu l’usage d’un œil après avoir été atteint d’une balle de LBD40. L’accident serait survenu « après un long épisode de harcèlement et de voies de fait commises à l’encontre des forces de police ». Le rapporteur public retient aussi l’hypothèse que Pierre Douillard aurait lui même lancé une pierre sur les forces de l’ordre, ce que ce dernier conteste.

, a affirmé que son client n’avait « pas participé de manière active à la manifestation » et rappelé que « le brigadier de police, auteur du tir, a toujours formellement déclaré qu’il avait tiré sur une autre personne que Pierre Douillard ».

Une quarantaine de personnes blessées

Lors de l’audience, Pierre Douillard a estimé qu'« il n’est pas question d’argent ici, mais d’obtenir la reconnaissance de l’extrême dangerosité du lanceur de balles de défense, arme régulièrement utilisée par les forces de l’ordre lors de manifestations et qui, comme le Flash-Ball, a blessé depuis le 27 novembre 2007 ».

Au pénal, le tribunal correctionnel de Nantes , considérant que celui-ci avait bien effectué le tir incriminé mais que sa responsabilité pénale ne pouvait être engagée.