Nantes: Le vignoble mise de plus en plus sur les bulles
VIN•De plus en plus de vignerons nantais élargissent leur gamme avec des vins effervescents, lesquels se vendent très bien...Frédéric Brenon
Les amateurs de se sont sûrement laissés tenter récemment par un vin effervescent. Crémants, clairette de Die, bugey, blanquette de Limoux, prosecco, cava… Les concurrents du champagne ne se sont jamais aussi bien vendus en France. Conscient du potentiel du marché, le vignoble nantais a décidé de s’y mettre, lui aussi.
Alors qu’il y a dix ans ils se concentraient exclusivement sur les vins tranquilles, et pour l’essentiel, la plupart des producteurs nantais proposent désormais au moins un vin mousseux. Certains vont plus loin avec trois ou quatre variétés, en blanc ou en rosé, brut ou demi-sec, issus de cépages locaux (melon de Bourgogne, folle banche), le plus souvent selon la méthode dite traditionnelle (seconde fermentation en bouteille similaire à la méthode champenoise).
Bien moins cher qu'un champagne
« Ça a le vent en poupe, confirme Olivier Martin, porte-parole de la . Les vignerons s’y sont mis pour élargir leur gamme et parce que la demande est forte. Dans le monde entier, les bulles sont naturellement associées à la fête. Le public est plus large. En plus, on trouve d’excellents produits. »
Chez Thierry Martin-Luneau, , l’effervescent représente aujourd’hui « 10 % des ventes ». « On en vend principalement pour des mariages, des baptêmes, des fêtes associatives. Certains clients ne viennent que pour ça. Les gens sont surpris par la qualité, on le constate lors des dégustations à l’aveugle. Bien sûr, on ne va pas rivaliser avec tous les champagnes, mais on peut avoir une superbe expérience avec une bouteille à 6 euros là où on sera peut-être déçu avec un champagne à 15 euros. »
Vers une union avec le crémant de Loire?
La tendance est telle que le vignoble nantais souhaiterait pouvoir bénéficier de l’appellation d’origine contrôlée dont le territoire s’arrête, pour l’heure, aux portes de l’Anjou. « Ça valoriserait nos produits et permettrait de clarifier les choses, est convaincu Thierry Martin-Luneau. Aujourd’hui, chaque vigneron nantais nomme son mousseux comme il l’entend. Le consommateur n’y comprend rien. »
« C’est l’hypothèse la plus évidente pour développer la gamme, confirme Olivier Martin. Mais ça prendra peut-être un peu de temps. » Les discussions ont commencé avec le syndicat des e. A défaut d’accord, une identité propre au vignoble nantais (« crémant de Nantes » par exemple) pourrait être envisagée.