Nantes: Des milliers de manifestants contre la loi travail, «le mouvement est loin d'être éteint»
SOCIETE•Quelque 4.000 personnes sont descendues dans les rues du centre-ville de Nantes, ce mercredi midi...Julie Urbach
La mobilisation aurait pu se tasser, il n’en est rien, en tout cas à Nantes. Ce midi, quelque 4.000 manifestants se sont élancés dans les rues du centre-ville pour demander « l’abrogation de ». Une participation presque supérieure aux espérances de l’intersyndicale, après une longue pause estivale et la promulgation de la loi, le 9 août. Une « bonne surprise », donc, alors qu’à peine 2.000 personnes étaient venues écouter les , sur l’île de Nantes, mercredi dernier.
Il faut dire que dans le cortège, certains battent le pavé pour la dixième ou la quinzième fois, sans se lasser de cette mobilisation qui a été particulièrement forte depuis le mois de mars dans la cité des ducs. Et lorsqu’on les interroge, ils répondent comme une évidence.
Concernés de près ou de loin
« , on n’est toujours pas convaincus, lance Pascal, militant FO, un drapeau rouge à la main. Il reste des décrets, donc on a encore de l’espoir. » « On a déjà des conditions de travail très difficiles, souffle Franck, qui travaille dans le transport de marchandises. Même si sur les heures supplémentaires avant l’été, on ne doit surtout pas lâcher. »
Parmi les manifestants, tous ne sont pas directement concernés par la loi El-Khomri. Mais eux aussi sont de la partie. « On le fait pour notre avenir, celui de notre génération », assure Marie, 14 ans et en classe de 2nde, qui participe à sa première manif. Sa copine Lola, qui a aussi séché les cours ce matin, hoche de la tête. « Les patrons pourront nous virer sans raison particulière. Des gens se sont battus dans le passé pour éviter ça », estime celle qui voudrait pourtant « s’engager dans l’armée ».
Prochains rendez-vous
Si quelques incidents ont de nouveau éclaté pendant le défilé (jets de projectiles et de fumigènes d’une part, lances à eau et quelques gaz lacrymogènes de l’autre), ils n’ont pas douché la détermination de ceux qui se disent prêts à « continuer le combat ». « Il faudrait juste que les CRS comprennent qu’ils devraient se joindre à nous, car eux aussi sont pris pour des robots », juge Agnès, 53 ans, qui voit comme une « provocation » l’important dispositif policier de nouveau mis en place ce jeudi.
Pour la suite, n’a encore été décidée au niveau national. C’était donc le dernier défilé ? « Le mouvement est loin d’être éteint, cette nouvelle manifestation l’a démontré, assure Fabrice David, secrétaire départemental de la CGT. On va retourner dès demain dans les entreprises, discuter avec les salariés pour réfléchir aux prochains rendez-vous et nouvelles formes d’action. »