Notre-Dame-des-Landes: Les partisans du «Oui» demandent «le début des travaux»
CONSULTATION•Alors que le «oui» au transfert de l'aéroport a remporté 55% des voix, ce dimanche, les réactions sont évidemment constrastées entre partisans et opposants...Julie Urbach
C’est un grand « oui ». Interrogés sur leur volonté, ou non, de transférer l’aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes, 55 % des 967.000 électeurs de Loire-Atlantique ont répondu par l’affirmative, à l’issue de la consultation de dimanche. Un vote tranché, appuyé par une participation plutôt bonne (51 %), qui ont évidemment réjoui les partisans du projet.
« C’est la victoire de ceux qui veulent le développement économique de la région, qui veulent l’emploi sur le territoire », s’est félicité le président des Pays de la Loire (Les Républicains) Bruno Retailleau. « Les électeurs se sont exprimés clairement : déjà légitime, le projet d’aéroport est plus que jamais soutenu par le peuple », a réagi Philippe Grosvalet, le président (PS) du département de Loire-Atlantique.
« La défaite des zadistes »
Alors que Manuel Valls, le premier ministre, a martelé depuis plusieurs mois que si le « oui » gagnait, il s’engageait à évacuer la ZAD et à démarrer le chantier à l’automne, les partisans lui ont demandé, dès ce dimanche soir, de tenir ses engagements. « C’est la défaite des zadistes, qui couvent la violence, assure Bruno Retailleau. Il faut désormais agir vite : d’abord évacuer la ZAD, qui est une zone de non droit, et ensuite commencer les travaux. » « Le Gouvernement appliquera le verdict des urnes », a répondu Manuel Valls dans un communiqué de presse.
Pour l’Acipa, principale association opposée au projet, pas question de baisser les bras. « La lutte se poursuit dès ce soir, ont lancé ses responsables devant une assemblée de militants, à leur QG de la Vache-rit, à Notre-Dame-des-Landes. Nous savons que les attaques du gouvernement et des pro-aéroport vont se renforcer. De notre côté, nous n’allons pas cesser pour autant d’habiter, cultiver et protéger ce bocage. (…) Il n’y aura pas d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. »
« Encore des procédures en cours »
Si les opposants s’étaient montrés très critiques envers le référendum, ces arguments ont refait surface ce soir. « C’était une consultation piégée de par son périmètre, de par les moyens inégalitaires, le manque de documentation claire…, regrette Françoise Verchère, coprésidente du Cédpa, collectif d’élus anti-NDDL. Mais il ne s’agit que d’une consultation pour avis qui n’arrête en rien les procédures en cours, et notamment le recours devant la Commission européenne. Tout ça ne sera absolument pas réglé à la rentrée malgré ce qu’annonce Manuel Valls ».
Fervent défenseur du transfert, le président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) Nantes-Saint-Nazaire Jean-François Gendron a prévenu. « Les opposants au projet doivent respecter l’expression des habitants de la Loire-Atlantique et donc la démocratie. » Il demande lui aussi « un calendrier précis des travaux ».