Nantes: Un papa retranché en haut de la grue Titan jaune
SOCIETE•Ce Lorientais, installé dans la grue depuis 5h ce jeudi matin, réclame la garde de son fils et de sa fille...Frédéric Brenon
Il a affiché une banderole avec comme message « Justice criminelle, enfants parents victimes ». Depuis environ 5h, ce jeudi matin, un père de famille est retranché dans la grue Titan jaune, une ancienne grue portuaire située sur l’île de Nantes, pour réclamer la garde de son enfant.
Originaire de Lorient, Eric G., 50 ans est père de trois ans. Il dit ne pas avoir vu son fils de 14 ans depuis mai 2015 et ne plus avoir de nouvelles de sa fille de 5 ans depuis juillet 2015, nés de deux unions différentes. Fin 2015, il avait déjà escaladé une grue dans le centre-ville de Rennes, pour alerter sur sa situation.
Il peut tenir au moins une semaine
« Je veux savoir où se trouve ma fille, sa mère est introuvable. Je réclame aussi la garde de mon fils au moins un week-end sur deux, comme la justice m’y a autorisé », explique-t-il.
Equipé de vivres, de couvertures, de lecture et de plusieurs téléphones portables, ce technicien du bâtiment dit pouvoir tenir « au moins une semaine sur la grue » nantaise. « Je ne suis pas un fou, assène-t-il. Je veux seulement vivre heureux avec mes enfants. Je suis solidaire des milliers de papas et enfants qui souffrent de la même situation. Je me battrai jusqu’au bout. »
Comme Serge Charnay en 2013
La police a tenté de communiquer avec lui, en vain. « Il ne souhaite pas nous parler pour le moment, rapporte un fonctionnaire sur place. Dans la mesure où il ne menace pas de sauter, ne présente pas de trouble à l’ordre public et ne commet pas d’infraction pénale en grimpant là-haut, nous n’allons pas prendre le risque d’aller le chercher. »
Ce nouveau « papa perché » rappelle l’histoire de Serge Charnay, qui s’était lui aussi retranché en haut de la grue nantaise pendant quatre jours en février 2013. Il demandait le « droit de voir son fils ».
Inutilisée depuis 1987, la grue Titan jaune mesure 43 m de haut. Propriété de la ville de Nantes, elle a été classée monument historique en 2005.