Recherche: Nantes choisie par Nikon pour son premier «centre d'excellence» en France
INNOVATION•La société japonaise, spécialisée dans l'imagerie, a déployé ses derniers microscopes dans différents laboratoires de recherche nantais...Julie Urbach
Ils sont uniques en France. Il y a quelques semaines, trois microscopes ultra-performants ont été installés en toute discrétion dans différents laboratoires de recherche nantais. Ce matériel, fabriqué par Nikon, a été acquis après que l’industriel japonais, séduit par ses thématiques de recherche, a choisi la cité des Ducs pour implanterson « unique centre d’excellence en France ».
« Ce partenariat va permettre de valoriser les travaux de nos équipes sur des questions de biologie ou de médecine, se félicite Thierry Brousse, vice-président de l’université de Nantes en charge de la valorisation et du transfert de technologie. Ces instruments vont apporter une plus-value énorme pour au moins une centaine de chercheurs. »
Maladies dégénératives
Les perspectives pour la recherche nantaise sont nombreuses. Pour l’école vétérinaire Oniris, cela va permettre de progresser dans les domaines des maladies dégénératives, comme les myopathies, car le microscope permet notamment « de faire des observations in vivo, dans les muscles de souris vivantes », assure Philippe Rideau, directeur Nikon France.
« Les observations que nous faisons sur les animaux peuvent être transposées sur des pathologies humaines », complète Dominique Buzoni-Gatel, directrice générale d’Oniris qui a acquis le matériel pour 650.000 euros. A l’institut de recherche en santé, on pourra travailler plus finement autour des cellules tumorales, ou sur celles qui peuvent provoquer les infarctus.
Une nouvelle vitrine
Pour Nikon, qui a déjà installé huit centres d’excellences en Europe et cinq en Amérique du Nord, l’enjeu est de faire progresser sa R & D en fonction des demandes réelles des chercheurs mais aussi d’avoir une nouvelle vitrine en France. L’industriel assurera la maintenance des outils, un poste qui pèse habituellement lourd financièrement.
Au final, c’est aussi un bon coup de pub pour l’université. « Nous avons déjà un chercheur américain qui nous a contactés pour poursuivre ses travaux chez nous et profiter de ce matériel, rapporte Thierry Brousse. C’est un vrai facteur d’attractivité. »