FC Nantes: C'est le gros bazar en interne!

FC Nantes: C'est le gros bazar en interne!

FOOTBALLDes résultats en régression, un staff et un vestiaire sous tension... Le FC Nantes vit des heures compliquées avant la réception de Montpellier, dimanche...
David Phelippeau

David Phelippeau

«Ça va péter, ça va péter… » La question que se pose ce salarié du FC Nantes, c’est quand ? Le club nantais traverse actuellement une période de crise. Ce n’est pas la première et sans doute pas la dernière. Résultats sportifs en berne, staff technique et vestiaire sous tension, direction en pleine réflexion… Avant la venue de Montpellier, les Canaris (10es), qui restent sur trois revers de rang, ne sont pas dans les meilleures dispositions. « C’est super tendu », a confié un joueur à 20 Minutes dans la semaine.

>> Un coach sous tension

L’entraîneur nantais Michel Der Zakarian, qui est en fin de contrat, avait le regard noir ces derniers jours. Il sait que son aventure nantaise de quatre ans, jalonnée de très bons moments (une montée et deux maintiens en attendant le 3e en mai), va se terminer dans quelques semaines. Il ne sera plus l’entraîneur à l’avenir. Il y a dix jours, il a rencontré le président Kita et son fils. Le ton ne fut pas courtois. Aucune prolongation n’est à l’étude comme la direction l’a laissé croire. Mais Der Zakarian souhaitait-il vraiment poursuivre avec un président avec qui il ne parle quasiment plus depuis plusieurs semaines ?

Au sein de son propre staff, s’est-il senti trahi en apprenant que deux de ses « adjoints » (Wiertelak et Grondin) avaient encore un an de contrat ? Il se dit aussi que ses relations avec son adjoint Bruno Baronchelli ne sont plus aussi harmonieuses… Sa formation, très difficile à bouger de décembre à février (16 matchs sans défaite), est en train de tout gâcher. Der Zakarian, gagneur dans l’âme, le vit très mal.

>> Un vestiaire au bord de la crise de nerfs

Un joueur cristallise les tensions depuis plusieurs semaines. « Kolbeinn Sigthorsson [3 buts en 26 matchs] crispe tout le monde », avoue un joueur, voulant rester anonyme. L’attaquant islandais, au rendement très insuffisant au regard de son salaire mensuel brut (près de 150 000 euros, le plus élevé du vestiaire), énerve tous ses coéquipiers. Ces derniers se demandent pourquoi il enchaîne les titularisations au détriment (par exemple samedi dernier à Reims) d’un Emiliano Sala (6 buts et 3 passes décisives en 26 matchs), qui ne lâche jamais rien sur le terrain. Son attitude individualiste ne date pas d’aujourd’hui, mais elle a pris encore plus d’ampleur depuis plusieurs semaines. Certains joueurs auraient menacé de ne plus jouer si l'Islandais, qui ne pense visiblement qu'à se ménager pour l'Euro, était encore préféré à Sala dans les matchs à venir...

Le vestiaire, dans lequel certains ne songent qu’à partir (Bedoya par exemple), ne comprend plus certaines décisions, certains choix de l’entraîneur. Au point de se demander si c’est vraiment ce dernier qui décide de tout sur le plan sportif… Samedi, à la pause, à Reims, l'incompréhension s'est traduite par un coup de colère d'un joueur vis-à-vis du coach. Mercredi matin, le milieu de terrain Adrien Thomasson, réputé calme, a été forcé de partir quelques minutes avant la fin la séance car il avait été viré par le coach.

>> Une direction en réflexion

Qui sera l’entraîneur du FC Nantes ? Dans un mois et demi, les Canaris retrouveront le chemin de la Jonelière, mais avec quel coach à la tête de l’équipe ? Sur ce sujet, la direction du club est discrète. Christian Gourcuff a confirmé qu’il se sentait capable de travailler avec le président Kita, mais le technicien breton serait attendu plutôt à Rennes cet été. Si le cas de Michel Der Zakarian semble scellé, ceux des adjoints Bruno Baronchelli et Loïc Amisse ne le sont visiblement pas encore.

Quid de la cellule de recrutement ? Une saison ne se prépare au mois de juin ou juillet, mais bien amont. Quel profil de joueurs ? A quels postes ? Pour quel dispositif ? Sans coach, difficile d’avancer sur le recrutement.