SOCIALNantes: Le sort incertain des migrants du presbytère de Doulon

Nantes: Les migrants du presbytère de Doulon craignent de se retrouver «à la rue»

SOCIALLe diocèse veut récupérer les locaux dans lesquels 70 demandeurs d'asile africains se sont installés. Les associations s'inquiètent...
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

Que vont devenir les migrants du presbytère de Doulon ? Installés depuis août 2014 dans ces locaux vétustes loués par le diocèse à la mairie de Nantes, environ 70 demandeurs d’asile, africains pour l’essentiel, risquent de devoir partir. L’évêché a en effet demandé à récupérer l’endroit afin de le transformer en hébergements sociaux pour des familles en difficulté.

Les migrants concernés sont au courant depuis plusieurs mois, un protocole de relogement a même été accepté, en partenariat avec l’Etat. Seulement voilà, plusieurs associations estiment aujourd’hui que « le compte n’y est pas » et que l’accord « va en précipiter une grande partie à la rue ». Elles ont manifesté leur colère ce mercredi midi en centre-ville.

Des relogements proposés, pas pour tous

« L’Etat, la ville et le diocèse se sont engagés à fournir 55 places d’hébergement si tous les migrants quittent le presbytère. Il faudrait donc en laisser une quinzaine sur le carreau ! De plus, nous n’avons aucune garantie que ces places soient vraiment disponibles sur la durée. Les dispositifs sont saturés, on sait ce que c’est », dénonce l’association Gasprom.

« Ce qu’il faut, ce sont des moyens supplémentaires pour pouvoir loger tout le monde. Des logements libres, il y en a beaucoup en Loire-Atlantique », insiste Droit au logement (DAL). « On subit la situation, on n’a pas le choix. L’église doit entendre notre détresse », réclame, de son côté, Mahamadou, Malien arrivé à Nantes il y a trois ans et porte-parole des migrants de Doulon.

« Nous faisons tout ce qu’on peut », assure le diocèse

Pointé du doigt, le diocèse de Nantes se défend. « Il y avait un accord, ils étaient prêts à signer. Il semblerait que la position de certaines associations a évolué, regrette Xavier Brunier, délégué de l’évêque à la solidarité. Si le préfet s’est engagé pour des places, c’est qu’elles existent. Bien sûr, la situation est douloureuse. Mais on ne va pas maintenir 55 migrants dans un squat insalubre parce qu’une dizaine n’a pas de solution. Ceux-là ont été déboutés de leur demande d’asile. De notre côté, nous faisons tout ce qu’on peut. Le diocèse héberge déjà une centaine de déboutés du droit d’asile sans qu’on en fasse la publicité. »