FOOTBALLAngers: Comment le SCO a réussi à se mettre en danger?

Angers: Comment le SCO a réussi à se mettre en danger?

FOOTBALLAngers, qui n'a gagné qu'un seul match sur les dix derniers en L1, a dégringolé à la 12e place...
David Phelippeau

David Phelippeau

Angers, l’ombre d’un doute ? A la Beaujoire, dimanche, le SCO a traîné sa misère face à Nantes (2-0). Inoffensif sur le plan offensif et friable défensivement, Angers inquiète. « Il n’y a pas péril en la demeure si on réagit et si on arrive à gagner un match », confiaitl’entraîneur Stéphane Moulin, dimanche, après la défaite face aux Canaris.

Problème : le promu angevin, qui a squatté le Top 5 lors de la première partie de saison, ne gagne plus un match. Il faut remonter au 30 janvier pour retrouver la trace d’un succès (contre Monaco 3-0) en L1. 20 Minutes a interrogé deux spécialistes du SCO : Brahim Thiam, ancien joueur et désormais consultant pour beIN Sport, et Jean-Marc Mézenge, ancien coach d’Angers, maintenant consultant sur Angers Télé.

>> Un trou physique depuis janvier

« Je n’ai pas une explication à cette chute, mais je la comprends, précise Brahim Thiam. Ils jouent de malchance depuis janvier. Ils ont été privés de joueurs importants comme Mangani ou N’Doye. Ils ont aussi un trou physique depuis la trêve, et ça, c’était leur point fort. » Mézenges abonde dans ce sens : « Le SCO a joué sur la première partie de saison avec les onze mêmes garçons. […] Certains joueurs sont émoussés. Mais le SCO n’a pas un effectif pléthorique. »

>> Deux départs majeurs en janvier

Les départs du gardien de but Butelle et de l’attaquant Camara en janvier n’ont sans doute pas aidé le SCO. Thiam est partagé : « Celui de Butelle n’a pas fait plus de mal que ça. En revanche, celui de Camara a représenté une vraie perte. C’est vraiment là où le bât blesse. Il était très bon. Yattara, qui a été recruté en janvier, n’a pas le rendement escompté et Sunu n’est pas un véritable attaquant. » Mézenges estime lui que la fuite conjuguée des deux joueurs a été préjudiciable au SCO. « Butelle était en état de grâce et Camara très efficace. »

>> Une équipe de plus en plus prévisible

Pour Mézenge, le SCO évolue « dans un système tactique immuable ». La moindre absence fait ainsi figure de « grain de sable ». « Les absences de joueurs importants et le fait de ne pas faire évoluer le système ont fait que le SCO est devenu une formation vulnérable. Elle est devenue prévisible et lisible. L’effet de surprise n’a plus fait effet, la preuve sur les coups de pied arrêtés [point fort des Angevins]. » Thiam partage cet avis : « Les adversaires ont été plus vigilants sur les coups de pied arrêtés. Ils ont travaillé et rectifié le marquage. »

>> Les solutions ?

Les deux spécialistes ne sont absolument pas inquiets pour le SCO, qui possède 39 points. « Il leur faut une victoire et un nul maximum, estime Thiam. Il y a des équipes bien plus inquiétantes, mais Angers doit retrouver ce qui fait son ADN : l’état d’esprit, le collectif et la combativité. »

Mézenge : « Je ne suis pas inquiet, mais il va falloir casser la dynamique négative, provoquer, secouer le groupe. Deux solutions : soit on garde les fondamentaux avec une équipe hérisson en spéculant sur les coups de pied arrêtés, soit le coach Stéphane Moulin remet en cause son groupe et lui-même en mettant en place un système plus ambitieux. »