Il est pour l’instant à l’état de prototype, mais ce petit objet pourrait atterrir, d’ici l’année prochaine, dans la poche des quelque
trois millions de patients asthmatiques en France. Le
« Connect’inh », un inhalateur intelligent, est en train de voir le jour grâce à Aptatio, une jeune start-up spécialisée dans les objets connectés et l’impression 3D, basée à Rezé. Concrètement, il s’agit d’un petit boîtier dans lequel on insère son tube de Ventoline, indispensable pour prévenir ou soulager les crises et utilisé parfois plusieurs fois par jour. Truffé d’électronique, l’accessoire est capable de compter le nombre de prises, les géolocaliser, mais aussi avertir son utilisateur des secteurs pollués et donc « à risques ». C’est l’entreprise parisienne Kappa santé qui a eu l’idée de ce « Coyote de l’asthmatique ».
Aptatio, créée en 2014 par deux amis d’enfance, s’est occupé du design et de sa fabrication.
Une cartographie des zones à risques
Avec son capteur Bluetooth et son GPS vraiment bien cachés, le Connect’inh devrait donc représenter une aide précieuse pour les patients qui cherchent à mieux appréhender leur maladie. Grâce à un tableau de bord sur smartphone, ils pourront (et leur médecin également) suivre au quotidien leur traitement, mais pas que. « Toutes les données collectées vont permettre d’élaborer une véritable cartographie des zones allergènes, explique Guilhem Goudjil, ingénieur électronicien chez Aptatio. Lorsqu’on s’en approchera, le boîtier clignotera et émettra un buzz d’alerte. Cela pourra éviter des accidents respiratoires, et au moins de rassurer. »
« Amusant et intéressant »
« Sur le principe, c’est un accessoire amusant et intéressant, réagit le professeur Antoine Magnan, chef du service pneumologie au CHU de Nantes. C’est une façon de déterminer de façon objective les lieux à risques, et prévenir des situations. » « Reste à savoir qui pourra utiliser ces données, s’interroge le chercheur dont l’équipe de l’Institut du thorax (université de Nantes) est sur la piste d’
un vaccin contre les allergies aux acariens. Il ne faut pas qu’un assureur refuse un remboursement parce qu’il sait que le patient a fréquenté des zones déconseillées ou a mal pris son traitement ! »a