SOCIALNantes: Nouvelle manifestation contre le pointage en bleu de travail à Airbus

Nantes: Nouvelle manifestation contre le pointage en bleu de travail à Airbus

SOCIALLa direction demande au personnel de pointer matin et soir en bleu de travail, avec une compensation financière et trois jours de récupération à la clé...
Frédéric Brenon

F.B. avec AFP

La grève de la discorde. Plusieurs centaines de salariés de l’usine d’Airbus à Nantes ont à nouveau débrayé lundi pour protester contre un projet d’accord d’entreprise imposant aux personnels d’ateliers de pointer matin et soir en bleu de travail.

Environ 300 personnes se sont d’abord réunies à l’appel de la CGT à l’intérieur de l’usine du groupe à Bouguenais, alors que le projet était présenté devant le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Quelque 250 salariés, la plupart en bleu de travail, se sont ensuite rassemblés en milieu de journée devant l’entrée principale du site, et ont allumé quelques fumigènes.

Faire face aux hausses de cadence de livraison

De précédents débrayages avaient déjà réuni la semaine dernière 400 salariés jeudi et 450 mardi, contre le projet de « badgeage en bleu » des personnels d’atelier proposé par la direction du groupe, moyennant une compensation financière.

L’avionneur doit présenter mercredi lors d’un comité central d’entreprise (CCE) cette mesure, qui s’inscrit dans un plan global d’entreprise d’amélioration de la compétitivité, et qui vise également à faire face aux augmentations de cadence de livraison, a expliqué la direction.

Si la mesure est adoptée, les personnels d’ateliers des trois usines françaises du groupe (Toulouse, Nantes et Saint-Nazaire) devront, dès début avril, pointer matin et soir en bleu de travail, alors qu’ils badgent pour l’heure en tenue de ville.

Compensation financière et en jours de récup

L’accord sera « valide dès lors qu’il est signé par une ou deux organisations syndicales qui représentent au moins 30 % des salariés », a précisé la direction d’Airbus. Il sera soumis à partir de jeudi aux syndicats, qui auront « environ six jours pour répondre », a-t-on ajouté de même source.

Le groupe propose de compenser le temps d’habillage et de déshabillage, estimé à 20 minutes par jour, en moyenne de 60 euros par mois et de trois jours à récupérer par an, ce qui place Airbus « tout en haut de l’échelle de ceux qui pratiquent ce genre de compensation », avait déclaré jeudi à l’AFP Marc Jouenne, le directeur des ressources humaines d’Airbus France.

« La CGT ne signera pas », a prévenu Pascal Busson, pour qui le « badgeage en bleu va entraîner une augmentation de neuf heures à neuf heures et demi du temps passé en plus en entreprise par mois ». Le syndicat -non majoritaire- va appeler à de nouveaux débrayages mercredi sur les trois sites de l’avionneur, lors de la tenue du CCE.

FO, syndicat majoritaire, favorable au projet

« Il y a de grandes chances que nous allions à la signature », a déclaré de son côté le représentant nantais de Force Ouvrière (FO), Michel Pontoizeau, syndicat majoritaire dans le groupe Airbus avec 51,4 %.

« Cet accord, on l’a négocié, on est allé le chercher. On considère que c’est un accord gagnant-gagnant. Le badgeage en tenue est indemnisé, cela représente environ 660 euros par an, ce qui n’est pas négligeable. Une infirmière ou un policier qui prennent leur poste, bien sûr qu’ils sont en tenue et ils ne touchent aucune indemnité », a-t-il expliqué.