FESTIVALFolle journée: Le Cinéma pour l'oreille, expérience immersive où l'on «sent la nature qui vit»

Folle journée: Le Cinéma pour l'oreille, expérience immersive où l'on «sent la nature qui vit»

FESTIVALL'audio-naturaliste Boris Jollivet présente son spectacle au Jardin des plantes de Nantes...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«On sent la nature qui vit»: au Jardin des Plantes de Nantes, les spectateurs de la Folle journée perçoivent, les yeux bandés, le craquement d'un lac gelé ou le bruissement d'un moustique, un «Cinéma pour l'oreille» conçu par l'audio-naturaliste Boris Jollivet pour «réapprendre» à écouter les sons de la nature.

Délaissant un moment l'agitation de la Cité des congrès de Nantes, coeur depuis 22 ans de ce festival de musique classique populaire et exigeant, de petits groupes de mélomanes se pressent, à quelques centaines de mètres de là, dans la serre de l'île aux Palmiers, sous une verrière gorgée de plantes.

Des sons 100% naturels

A l'entrée de ce lieu intimiste, bordé par un étang où cancanent des canards, un bandeau noir est distribué à chacun des membres de l'auditoire pour les «inciter à fermer les yeux, oublier l'image pendant 35 minutes, et se concentrer sur l'écoute», explique le concepteur de ce «spectacle sonore», l'un des rares preneurs de sons de la nature en France, qui en a fait son métier il y a plus de 20 ans.

«Tout ce que vous allez entendre est 100% naturel. Vous pouvez maintenant mettre votre bandeau et vous laissez aller», lance Boris Jollivet, souhaitant un «bon voyage» à la cinquantaine d'auditeurs.

Une descente «très très agréable»

Les premiers gazouillis d'oiseaux retentissent, suivis des vibrations d'insectes, du doux clapotis d'un cours d'eau, puis du chant plus sonore d'un lac gelé. Le spectateur se retrouve en quelques instants propulsé au pied d'une cascade, auprès d'éléphants dans la savane africaine, ou dans les airs, volant avec des étourneaux.

« Au jardin des plantes de #Nantes, on ferme ses yeux pour écouter les bruits de la nature #FJ2016 @follejournee pic.twitter.com/tGY7NSWDSe — Magali Grandet (@MagaliGrandet) February 5, 2016 »

«J'ai tout de suite sombré. J'ai vraiment senti comme une descente très très agréable, et je me suis tout de suite sentie disponible pour l'écoute. Le petit bandeau noir aide, la petite serre nous met en condition tout de suite. C'est un moment d'apaisement total, de soustraction à tout. Quand vous enlevez le masque, c'est un peu brutal», confie Claudie, 61 ans.

Prise de conscience

Les sons choisis pour la «Folle journée» ont été recueillis en Asie, en Afrique, mais surtout en France, en bord de mer ou de Loire, des sons de plus en plus difficiles à enregistrer en raison «du bruit de fond permanent des voitures, des avions, des routes», un «vrai fléau pour mon métier», argumente Boris Jollivet, devant le public qui s'attarde pour une discussion.

«Je pense que les gens repartent touchés. C'est au minimum une prise de conscience de la beauté de la nature, c'est déjà une forme de sensibilisation», une façon de «réapprendre» à écouter, observe l'audio-naturaliste.