INTERVIEWFolle journée de Nantes: Grâce à Ezra, la rencontre détonnante entre beatbox et piano

Folle journée de Nantes: Grâce à Ezra, la rencontre détonnante entre beatbox et piano

INTERVIEWL'artiste électro à la tête de la compagnie Organic Orchestra se produit avec le pianiste Francesco Tristano au Lieu Unique, dès ce soir...
Julie Urbach

Propos recueillis par Julie Urbach

Adepte du beatbox, Ezra, 31 ans, se produit au Lieu Unique ce jeudi et pour trois soirées à l’occasion de la Folle Journée. Ce Manceau qui imite les percussions avec sa voix, connu pour avoir conçu un gant interactif dont il se sert comme instrument, partage la scène avec le pianiste Francesco Tristano. Ils présentent « Time Lapse », une création totalement détonnante.

« @EZRABOX génial ! #digitaltc pic.twitter.com/j2GUwRp9xV — Etienne Billet (@etiennebillet) December 3, 2015 »

Peut-on vous présenter comme l’ovni de cette édition de la Folle Journée ?

Peut-être, oui, même si cette création a une place d’ovni partout ! Participer à la Folle journée, que je connaissais peu, est une super opportunité. J’en avais l’idée d’un événement centré sur les musiques classiques et anciennes, un univers où il y a une certaine rigueur. Finalement, dans « Time Lapse », René Martin [le directeur artistique] nous a laissé une liberté de création, entre deux univers artistiques différents. Francesco, au piano, a ce bagage important en classique. Moi, je fais de la musique avec ma bouche, aidé par mon gant et différents outils. On dialogue avec nos instruments avec, au milieu, les machines qui font le lien.

Que verront, entendront, ressentiront les spectateurs ?

On peut parler de performance car la forme évolue en permanence, ce n’est pas musicalement écrit. Pendant trois quarts d’heure, on passe par des ambiances assez différentes, des moments de musique plutôt baroques, du lyrique aussi, et des passages franchement électro. La vidéo et les lumières ont aussi une place importante avec plein de procédés optiques utilisés en direct et projetés sur du papier. Ca rend quelque chose de très fin, assez poétique. Malgré toutes ces influences différentes, je pense qu’on a réussi à ne pas faire qu’un patchwork.

« Time lapse with Ezra & Organic Orchestra, Round three #follejournée @follejournee pic.twitter.com/dUuoUGLrMi — francesco tristano (@fratrist) January 31, 2016 »

Comment retrouve-t-on la nature, thème de cette 22e édition ?

On va livrer notre propre interprétation de la nature, autour des cycles des saisons. Le parti pris, c’est que notre environnement n’est pas uniquement naturel, mais qu’il y a aussi toute cette technologie, cette technique, vers quoi on est en permanence attiré. Cet équilibre de l’homme entre les deux, c’est ce que je questionne dans mes créations.

Quel regard portez-vous sur la musique classique et le festival ?

Le classique, j’en entends depuis tout petit. On avait des disques de Bach ou Beethoven à la maison. On la retrouve aussi dans beaucoup de morceaux en hip hop, électro, des morceaux qui ont été samplés. Je ne suis pas spécialiste, mais la force de la musique classique et de la Folle journée, c’est cette sensation que l’on peut éprouver quand on écoute un grand orchestre, ou des choeurs. C'est tellement énorme en termes de volume et de richesse. Il y a quelque chose d’intense qui ne laisse personne indifférent.

Retransmission samedi à 20h sur Arte Concert.