Coups de pied arrêtés: Le FC Nantes devrait-il recruter Pascal Grosbois ?
FOOTBALL•Cet entraîneur fait travailler spécifiquement les coups de pied arrêtés à Angers une fois par semaine. Résultat : le SCO marque 63 % de ses buts grâce à ses situations de jeu...David Phelippeau
Depuis le début de la saison, le FC Nantes, c’est 16 buts, dont aucun sur coups de pied arrêtés. Un record sans doute dans l’histoire du club. Le staff technique nantais soutient qu’il travaille chaque semaine cet exercice si important pour débloquer des rencontres fermées, mais il regrette soit le manque d’engagement des joueurs à la retombée du ballon, soit le manque de précision des tireurs.
>> A lire aussi : FC Nantes: Quinze matchs de L1, douze buts, aucun sur coups de pied arrêtés
Grosbois, l’homme providentiel du SCO?
A Angers (2e de L1), l’entraîneur Stéphane Moulin a confié les rênes de cet exercice de coups pied arrêtés (offensifs) à Pascal Grosbois, coach lui aussi. « Stéphane m’a contacté en cours de saison dernière, explique cet ancien joueur du SCO et Laval (années 80-90). Angers était dans le sprint final pour la course à la montée. Les résultats ont été spectaculaires. De 20 % de buts sur coups de pied arrêtés, le SCO est passé à 50 % en deux mois. Cela a représenté cinq points de gagnés sur ces phases de jeu. » Grosbois n’a absolument pas la prétention de s’attribuer une grosse responsabilité dans la montée du SCO. « Je pense surtout que Stéphane Moulin a eu l’intelligence de faire appel à quelqu’un de l’extérieur, ce n’est souvent pas la règle dans le foot ! », explique celui qui entraîne une équipe féminine dans le Calvados.
Le nom de sa méthode : GPS
Cette saison, rebelote. Angers SCO a inscrit 63 % de ses 19 buts sur coups de pied arrêtés. Les bons tireurs (Ketkéophomphone et Mangani) et les bons réceptionneurs comme Thomas (1,93 m), Ndoye (1,92 m) ou Saïss (1,90 m) constituent forcément une explication. Mais, Grosbois n’y est sans doute pas non plus par hasard. Sa méthode porte un nom : GPS, initiales de ses trois enfants Gabin, Pauline et Simon. « GPS car le principe est de guider le joueur dans son évolution. » Une fois par semaine, il intervient à Angers SCO : travail individuel et collectif en alternance. Grosbois, qui est prestataire de services, a beaucoup observé - « les clubs de l’ouest, le travail quotidien de Juninho à Lyon » - et a travaillé en profondeur sur ce sujet des coups de pied arrêtés. « Au Qatar, j’ai étudié la gestuelle des golfeurs ou celle de Federer. J’ai aussi rencontré des préparateurs mentaux et je me suis formé dans ce domaine. »
Répéter le geste et le corriger
Son but ? « Réduire la part du hasard. Beaucoup de joueurs frappent les corners ou les coups francs au petit bonheur la chance. » Sa recette ? « Je travaille avec les receveurs, les courses par rapport à la trajectoire des ballons, mais surtout avec les tireurs : quelle que soit la situation (stress, fatigue, sifflets…), ils doivent maîtriser leurs émotions et restés concentrés. La base : la répétition des gestes et le correctif. Je veux qu’ils construisent leur routine de concentration avant le tir. Ils doivent s’inspirer du rugbyman Wilkinson. » Pascal Grosbois passe beaucoup de temps avec les joueurs sur mais aussi en dehors du terrain. « Je fais des débriefings en entretien individuel. » Il se dit « complémentaire » de Stéphane Moulin, mais il sait « rester à sa place ».
>> A lire aussi : Angers: Les « revanchards » du SCO saluent la Ligue 1
Keserü a fait appel à lui
L’ancien Nantais Claudiu Keserü fait appel à lui en 2012. « Il était dans le doute, se souvient Grosbois. Il ne levait plus un ballon. Il s’énervait, se mettait une pression énorme. Je l’ai remis en selle avec ma méthodologie. Il a retrouvé son geste quelques semaines après. » La saison suivante, il inscrit près de 20 buts, dont beaucoup sur coups francs. Pascal Grosbois, qui regrette « le déchet en France sur ces phases de jeu », se tient prêt si d’autres clubs veulent faire appel à ses services. Il y a peu, le FC Nantes s’est semble-t-il intéressé à son cas…