ENVIRONNEMENTNotre-Dame-des-Landes: Pourquoi une petite plante a fait germer l'espoir chez les opposants

Notre-Dame-des-Landes: Pourquoi une petite plante a fait germer l'espoir chez les opposants

ENVIRONNEMENTLa sibthorpie d'Europe et quatre autres espèces protégées auraient dernièrement été découvertes sur la ZAD...
Julie Urbach

Julie Urbach

Il faut parcourir plusieurs centaines de mètres sur un chemin boueux de la ZAD pour tomber sur ses petites feuilles rondes. Cette plante à première vue anodine, appelée sibthorpie d’Europe, est l’un des derniers espoirs des opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Alors que les travaux sur le site semblent imminents, le collectif des « Naturalistes en lutte » vient de communiquer au ministère de l’écologie les localisations précises où ce végétal, classé espèce protégée, aurait été vu.

A son nom s’ajoute ceux de deux autres plantes (pulicaire commune et cicendie naine), et de deux animaux, le triton de Blasius et la musaraigne aquatique. Au total, cinq espèces protégées qui n’« ont jamais été observées ou recherchées par les bureaux d’études » auraient été identifiées sur la ZAD, en trois ans.

De nouvelles études de terrain

Le collectif de bénévoles, citoyens et experts, qui fouille mensuellement les 1.400 ha et 200 mares de la zone, assure que les travaux ne peuvent pas commencer si ces espèces ne sont pas prises en compte. Notamment avant que des demandes de dérogation pour la destruction de ces espèces (comme c’est le cas pour le campagnol amphibie) ne soient faites.

Une démarche qui leur permettrait au moins de gagner du temps : « Il faut mener de nouvelles études de terrain, reconstituer un dossier. Cela pourrait prendre au moins un an, estime Romain Ecorchard, juriste en droit de l’environnement. En cas de démarrage des travaux, nous pouvons demander leur suspension pour ce motif et aller en justice », prévient-il.

>>A lire aussi : Les trois autres combats des opposants pour bloquer encore l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Jusqu’alors, l’intégralité des recours environnementaux formulés par les opposants ont été rejetés par le tribunal administratif, en juillet dernier. Un appel a été formulé. Et sur le tableau environnemental, les partisans du projet ont eux aussi un argument de taille, celui de la proximité du lac de Grandlieu avec le site de Nantes Atlantique. « L’actuel aéroport est au contact de trois zones Natura 2000, il n’est donc pas souhaitable de l’étendre », avait expliqué Manuel Valls en novembre dernier.

Manifestation samedi

Alors qu’une manifestation pour demander l’abandon du projet se tient samedi sur le périphérique de Nantes, les naturalistes rappellent que la zone où est prévu le nouvel aéroport abrite plus de 1.500 espèces de fleurs, amphibiens ou autres oiseaux, dont 130 protégées. Cinq d’entre elles seraient même introuvables ailleurs en France. « Des dizaines d’individus vont être détruits avec la destruction des mares, se désole Guy Bourlès, président de la ligue pour la protection des oiseaux (LPO) en Loire-Atlantique. Quant aux mesures de compensation et de déplacement des espèces, c’est juste du marketing. »