Répartition des migrants: Comment sont reçus les premiers demandeurs d’asile, arrivés à Nantes
EUROPE•Dix-neuf Erythréens sont arrivés en milieu d'après-midi dans un centre d'accueil de Vertou, près de Nantes...Julie Urbach
Ils sont arrivés à destination peu après 16h, en toute discrétion et avec très peu d’affaires, après une nuit et une journée en autobus. Dix-neuf demandeurs d’asile, les premiers des 30.000 que la France s’est engagée à accueillir en deux ans dans le cadre du plan de répartition décidé par l’Union Européenne, ont trouvé refuge ce vendredi au centre d’accueil Saint-Benoît-Labre à Vertou, près de Nantes.
Ces Erythréens, 18 jeunes hommes et une jeune femme célibataires, ont enfin terminé leur périple après une dernière étape à Bari, en Italie du sud, en provenance d’un « hotspot ». « Ils méritent un accueil d’une grande dignité, assure Rodolphe Amailland, marie de Vertou (Les Républicains), sur place pour leur arrivée. Ils ne fuient pas seulement la misère, ils fuient la mort. »
Une forte probabilité d’obtenir le statut de réfugié
Après un repas, ces 19 demandeurs d’asile seront répartis dès ce soir dans différents logements, à Nantes, Vertou, Saint-Sébastien et Clisson, tous gérés par l’association. Des tickets de transport, un kit de première nécessité ainsi que 50 euros en espèces leur seront remis pour le week-end, avant de démarrer les procédures administratives pour une demande du statut de réfugié, au guichet de l’office français de l’immigration et de l’intégration, dès lundi.
« Au vu de la situation de guerre de leur pays, ces personnes se trouvent dans une situation de besoin manifeste de protection, indique le préfet de Loire-Atlantique, Henri-Michel Comet, venu les accueillir. Nous nous engageons à ce que la décision soit prise en moins de quatre mois, contre plus de neuf mois en temps normal, et il est fort probable que leur demande d’asile soit acceptée. » En attendant, l’association Saint-Benoit-Labre sera chargée de les accompagner sur les questions sociales, juridiques ou d’apprentissage de la langue.
« Le mouvement va se poursuivre »
Alors que 200 autres migrants doivent être accueillis par la France en novembre, 300 en décembre et 400 en janvier, « le mouvement va se poursuivre en Loire-Atlantique », assure le préfet. En parallèle, et en dehors de l’accord de relocalisation européen, une trentaine de personnes en provenance de Calais auraient déjà rejoint le département ces derniers jours.
« Nous voyons arriver entre 150 et 180 demandeurs d’asile par mois et ça ne fait qu’augmenter ces derniers mois, constate une responsable de l’association Saint-Benoit-Labre. Ces 20 nouvelles personnes auront la chance d’être hébergées, ce qui n’est pas le cas de tous les autres que nous recevons. »