Notre-Dame-des-Landes: Les trois combats des opposants pour bloquer encore l’aéroport
SOCIETE•L'Acipa, principale association d'opposants, a annoncé avoir alerté la Commission européenne...Julie Urbach
Alors que le gouvernement répète, depuis plusieurs semaines, sa détermination à voir le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes devenir une réalité, les opposants ont choisi la réponse juridique pour tenter de compliquer l’arrivée des pelleteuses. Si des rumeurs d’une intervention dans les prochains mois grandissent, les principales associations anti-aéroport, l’Acipa et le Cédpa, assurent qu’il existe encore de nombreux freins au début des travaux.
Des « erreurs d’interprétation » signalées à la Commission européenne
Si l’intégralité des recours environnementaux a été rejetée en juillet dernier par le tribunal administratif de Nantes, « des erreurs d’interprétation du droit européen en matière de protection des espèces ont été commises », assure Me Thomas Dubreuil, l’avocat des associations. Un courrier en ce sens a donc été envoyé cette semaine à la Commission européenne. Selon l’avocat, l’institution attendrait également un document évaluant « les impacts environnementaux cumulés » du projet et de ses à côtés, réponses que l’état français n’aurait toujours pas apportées. « Nous espérons que l’indépendance et la rigueur de la commission permettront de dépasser l’aspect politique du projet avec une issue favorable, avant que l’irréversible ne soit commis », estime Christophe Dougé, conseiller régional et membre du Cédpa.
L’avenir incertain du campagnol amphibie
Sur l’aspect environnemental, pour que les opérations commencent, un dernier arrêté autorisant la destruction du campagnol amphibie, un petit rongeur présent sur la zone, pourrait être prochainement publié par le préfet. Mais les opposants annoncent déjà se préparer à le contester. « Il s’agit d’une espèce protégée en très grande difficulté de conservation en France, alors qu’il y en aurait des centaines à Notre-Dame-des-Landes », assure Romain Ecorchard, juriste d’associations environnementales.
Des procédures d’expulsion qui doivent suivre leur cours
Elles semblent s’accélérer mais ne sont pas terminées. Si, ce mardi, la justice a autorisé l’expropriation de trois familles, il faudra attendre que ses occupants ainsi que ceux de la « vingtaine de maisons en pierres concernées », s’ils ne partent pas d’eux-mêmes, fassent tous l’objet de procédures d’expulsion, « soit un certain temps », assure Julien Durand, porte-parole de l’Acipa. Ce jeudi, des militants ayant investi depuis une dizaine de jours une maison, dans le but d’y « implanter une conserverie », sont convoqués devant le tribunal de Nantes en vue de leur expulsion. Un rassemblement de soutien, à l’appel de l’Acipa, est prévu à partir de 9h.