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Nantes: Douze ans de drames et incendies vus par le chef des pompiers
SOCIETE•Après 12 ans à la tête des pompiers de Loire-Atlantique, Philippe Berthelot passe le commandement ce jeudi. Il évoque ses interventions les plus marquantes…
Frédéric Brenon
Après douze années passées à la tête du SDIS et du corps départemental des sapeurs-pompiers de Loire-Atlantique, le colonel Philippe Berthelot quitte officiellement ses fonctions ce jeudi et passe le commandement au colonel Laurent Ferlay. Pour 20 Minutes, il se souvient de ses interventions les plus marquantes.
La catastrophe du Queen Mary 2. Le 15 novembre 2003 à Saint-Nazaire, la passerelle permettant d’accéder au paquebot Queen Mary 2, alors en cale sèche, s’effondre alors que 45 visiteurs et employés s’y trouvent. Bilan: 16 morts et 29 blessés. «J’avais visité le paquebot une semaine avant. Cet événement m’a paru très injuste : on était capable de construire un truc fabuleux comme ce navire énorme mais on n’était pas fichu de faire une passerelle qui tienne la route. »
L'accident de la passerelle du Queen Mary 2 à Saint-Nazaire. - AP/SIPA
L’incendie de l’hôtel de la Duchesse-Anne. Le 17 juin 2004, une partie de l’hôtel de la Duchesse-Anne, célèbre à Nantes pour ses éléments Art Déco, était détruite accidentellement par les flammes. « C’était mon premier grand feu urbain ici. Ça avait démarré en plein après-midi. Un incendie très impressionnant, très technique. Des moyens étaient venus de toute part pour en venir à bout. Ça reste un "beau feu" car il n’y avait pas eu de victime. »
La pollution au fioul dans l’estuaire. Le 16 mars 2008, près de 400 tonnes de fioul lourd s’échappe dans la Loire lors du chargement d’un navire au niveau de la raffinerie Total de Donges. « Là aussi, on se dit qu’il y a des choses qui ne vont pas au niveau industriel. C’était pour nous une intervention très inhabituelle, marquée par une collaboration assez exceptionnelle entre le nord et le sud de l’Estuaire. En quelques jours, la pollution ne se voyait presque plus. »
Une jeune femme meure rue Boileau à Nantes. Le 28 avril 2008, un incendie accidentel se déclenche en pleine nuit dans un appartement situé au troisième étage d’un immeuble de la rue Boileau, entre Calvaire et Crébillon. Une femme de 25 ans décède. « Les occupants s’en sont rendu compte trop tard. C’est typiquement un drame qui aurait pu être évité s’il y avait eu un détecteur incendie. »
Deux pompiers électrocutés à Treillières. Le 15 décembre 2010, deux pompiers de la caserne de Saint-Herblain sont foudroyés par l’arc électrique d’une ligne à haute tension alors qu’ils intervenaient sur l’incendie d’une concession automobile à Treillières. « J’ai eu beaucoup de mal à me remettre de la mort de Christophe et Jean-Charles. Le feu n’avait rien d’exceptionnel mais il faisait nuit, il y avait une épaisse fumée noire et ils se sont trop approchés de la ligne haute tension qu’ils ne voyaient pas. On s’est acharné ensuite à trouver une solution pour que ça ne se reproduise plus et on a réussi à équiper les échelles d’un système de détection des champs électriques. »
L’incendie du passage de la Châtelaine. Le 1er avril 2012, le passage commercial de la Châtelaine, entre les rues Crébillon et Scribe, est dévasté par les flammes. L’intervention des pompiers dura près de 24 heures. Chose rare : le quartier Graslin fut entièrement bouclé. « C’était un jour de carnaval. Il y avait plein de monde dans les rues. C’est le feu le plus technique qu’on ait eu à faire. Tout était enchevêtré là-dedans! Plus complexe que bien des incendies parisiens. On a eu beaucoup de chance de ne pas avoir de victime. »
La mort d’un pompier-plongeur en baie de la Baule. Le 13 novembre 2012, un pompier plongeur de Saint-Nazaire trouva la mort alors qu’il intervenait sur un bateau de pêche en difficulté au large du Pouliguen. « Perdre un homme, c’est ce qu’il y a de plus dur. Après un tel événement, on ne trouve pas les mots pour parler avec ses gars, on se contente de pleurer avec eux. »
L’incendie de la basilique Saint-Donatien. Le 15 juin 2015, vers 10h, la toiture de la basilique Saint-Donatien s’embrasait. Neuf centres de secours ont été mobilisés pour venir à bout des flammes. « Ça aurait dû être mon dernier grand feu, mais je n’étais pas sur Nantes ce jour-là. Les équipes ont été brillantes. Elles ont mis en œuvre des pratiques opérationnelles acquises ces dernières années et qui nous ont fait gagner un temps précieux. »
