ECONOMIEMuscadet: Comment le «petit blanc» nantais rivalise avec les grands vins

Muscadet: Comment le «petit blanc» nantais rivalise avec les grands vins

ECONOMIELes trois premiers crus communaux du Muscadet ont été reconnus en 2011...
20 Minutes avec AFP

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Le petit blanc devient grand. Avec trois crus communaux déjà reconnus et quatre en passe de l’être, les vignerons du Muscadet sont en train de façonner des vins haut de gamme issus de leurs meilleurs terroirs, qui rivalisent désormais avec les plus grands.

Au départ, la « conviction » de cinq vignerons de Gorges (Loire-Atlantique) de détenir dans leurs caves « des vins d’excellente qualité, sur des vignobles tardifs », mais échappant à toute distinction, retrace l’un de ces pionniers, Thierry Martin, à la tête avec son frère jumeau du domaine Martin-Luneau. « Il y a eu une prise en main des vignerons pour faire comprendre la complexité et la diversité des muscadets », ajoute Romain Mayet, ingénieur en charge des crus communaux à la Fédération des vins de Nantes.

A Nantes, les restaurateurs ne boudent plus le muscadet

Car si le cépage du Muscadet, le melon de Bourgogne, est unique, les vignes sont situées sur « une mosaïque de terroirs », chaque sous-sol donnant aux vins « des qualités et des expressions différentes ». En 2011, les trois premiers crus communaux du Muscadet (gorges, clisson, le pallet) sont officiellement reconnus par l’Institut national de l’origine et de la qualité.

Engouement à l’étranger

Malgré « des déboires au départ » car « dans la tête de beaucoup de gens, le Muscadet est un vin à boire rapidement », Vincent Perraud, exploitant à Clisson, doit maintenant « freiner les exportations, aux Etats-Unis où il y a un engouement notamment, car on n’a pas assez de bouteilles », « 6.500 de cru clisson en moyenne sur les quelque 85.000 » bouteilles de différents vins produites au domaine des Cognettes, repris avec son frère en 1989.

A quelques kilomètres de là, sur la commune de Tillières (Maine-et-Loire), Jean-Yves Bretaudeau aussi « sent bien un engouement depuis quelques années » pour ce « vin d’excellence », vendu « trois à quatre fois plus cher qu’un muscadet classique ». Même s’il « commence à trouver le temps un peu long », le cru mouzillon-tillières sur lequel il travaille depuis près de 15 ans n’ayant toujours pas été officiellement reconnu par l’INAO.

Ce futur cru, ainsi que trois autres (monnières-sainte-fiacre, goulaine et château-thébaud) en cours d’instruction, devraient obtenir la précieuse distinction « début 2016 », tandis que deux autres (vallet, la haye-fouassière) sont à un stade « moins avancé », selon l’Interprofession des vins du Val de Loire.