Aide aux réfugiés: La subvention de la région Pays de la Loire ne plaît pas à la droite
POLITIQUE•La majorité socialiste a voté ce lundi une aide de 150.000 euros au profit des initiatives d'accueil de réfugiés politiques en Pays de la Loire...Frédéric Brenon
Le conseil régional des Pays de la Loire soumettait au vote de ses élus ce lundi une aide d’urgence en faveur de l’accueil des réfugiés. Le financement, qui s’élève à 150.000 euros, porte sur deux aspects : une dotation de solidarité aux collectivités prenant des dispositions d’accueil de réfugiés (100.000 euros), une aide aux initiatives d’apprentissage de la langue française (50.000 euros). La mesure prévoit aussi une extension aux demandeurs d'asile de la carte Acti, laquelle permet de voyager sur le réseau régional de transport (TER et autocars) avec 75% de réduction.
L'ensemble de la délibération a été approuvé, mais sans le soutien des élus d’opposition de la droite et du centre (Les Républicains, UDI, MPF) qui ont préféré s’abstenir symboliquement de voter.
Retailleau craint un «appel d'air incontrôlable»
Quelques jours plus tôt, leur chef de file pour les élections régionales, le Vendéen Bruno Retailleau, s’était ému de cette « générosité avec l’argent des Ligériens », du risque qu’elle profite surtout à des « migrants économiques » et qu’elle contribue à « créer un appel d’air incontrôlable ».
« Le droit d’asile est une tradition qui honore la France depuis des siècles. Encore faut-il que les personnes qui en bénéficient relèvent bien du statut de réfugiés politiques », s’inquiète Bruno Retailleau. Le candidat préférerait par ailleurs que la moitié de la subvention régionale soit versée au fonds de soutien aux minorités d’Orient [des chrétiens pour l’essentiel] créé par le ministère des Affaires étrangères. « Il faut que la région donne un signal fort de soutien à ceux qui sont restés et qui continuent de résister au totalitarisme islamiste », justifie le sénateur vendéen.
Christophe Clergeau dénonce la «course à l'échalote avec le FN»
Christophe Clergeau, premier vice-président de la région et candidat du PS pour les élections précise. « Ce seront les collectivités et associations porteuses des démarches d’accompagnement des réfugiés, en lien avec la plateforme mise en place par la préfecture, qui effectueront les choix opérationnels. Pas la région. »
Et d’ajouter, au sujet de son adversaire : « Bruno Retailleau participe à créer une suspicion de principe sur des personnes qui viennent en France parce qu’elles se disent en danger de mort. Il est inadmissible de chercher à opposer les réfugiés entre eux. C’est le contraire de la tradition républicaine d’accueil. Avec de tels propos, on se dit que Bruno Retailleau est dans la course à l’échalote avec le Front national. »